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La dixième édition de la Quinzaine du commerce équitable, qui démarre samedi, se tiendra jusqu'au 23 mai

L'objectif est de sensibiliser les Français au commerce solidaire qui garantit un juste revenu aux producteurs du sud.Pendant deux semaines, des manifestations seront oganisées un peu partout France: brunchs équitables géants, concerts, débats et animations auprès des écoliers.
Article rédigé par France2.fr
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Produits issus du commerce équitable. (AFP. Mychele DANIAU)

L'objectif est de sensibiliser les Français au commerce solidaire qui garantit un juste revenu aux producteurs du sud.

Pendant deux semaines, des manifestations seront oganisées un peu partout France: brunchs équitables géants, concerts, débats et animations auprès des écoliers.

Au programme notamment, un brunch équitable géant gratuit organisé par Max Havelaar dans le parc de la Villette à Paris samedi, à l'occasion de la journée mondiale du commerce équitable, journée qui coïncide avec le début de la Quinzaine.

Artisans du monde propose notamment de son côté des conférences sur les peuples amérindiens.

L'année dernière, les ventes de produits issus du commerce équitable se sont élevées en France à 287 millions d'euros, en hausse de 14% sur un an malgré la crise, selon l'association Max Havelaar.

Vers une organisation du secteur
Plus de trois ans après sa création, la Commission nationale pour le commerce équitable (CNCE), finalement installée le 22 avril, devrait commencer à examiner les systèmes de certification existants, à l'image de Max Havelaar ou d'Ecocert. Sa mission: vérifier le respect de critères fondamentaux avant de leur accorder "une reconnaissance spécifique".

Les produits vendus comme "équitables" devront notamment correspondre à une "amélioration des conditions de vie des producteurs défavorisés des pays en voie de développement", mais aussi satisfaire à des conditions, de transparence, d'accompagnement et de contrôle de prix.

"Il y a avait beaucoup de labels différents avec des méthodes assez différentes. Cette opacité perturbait le consommateur et pénalisait le marché", confirme Eline Maurel, directrice des études chez Xerfi.

"Cela faisait longtemps qu'on attendait sa création. C'est un premier pas pour clarifier le paysage, et ça inscrit l'équitable dans le discours politique", se réjouit Joachim Munoz, directeur général de Max Havelaar, qui affirme labelliser plus de 90% des produits du commerce équitable en France à travers 3.015 produits de 205 marques, bénéficiant à 246 organisations de producteurs.

Les plus sceptiques

"La commission s'aligne sur ce qui existe déjà, et risque d'établir un consensus vers le bas au lieu d'encourager une concurrence vertueuse", redoute pour sa part Tristan Lecomte, président fondateur d'Alter-éco, qui commercialise une centaine de produits alimentaires sous la certification Max Havelaar.

Alter-éco entend ainsi défendre "une vision intégrale" du commerce équitable , incluant protection de la biodiversité et promotion de l'agriculture biologique, avec des exigences élevées en termes de prix, souligne M. Lecomte.

Pour le secrétaire d'Etat chargé du commerce Hervé Novelli, la CNCE, composée de représentants de l'administration et de professionnels du secteur, "doit être un lieu de débats et établir peu à peu sa propre jurisprudence".

Pour autant, les systèmes et organismes validés par la commission continueront à utiliser leurs propres logos, et la garantie apportée devrait surtout rester cantonnée dans le domaine de la communication institutionnelle.

"Tout dépendra de la publicité que l'on fera autour des décisions de la commission, mais je ne suis pas certain que ça change beaucoup de choses à l'image des noms déjà installés", reconnaît Gérald Godreuil, responsable de la garantie pour la fédération Artisans du Monde.

Les différentes initiatives sont recensées sur le site de la manifestation, www.quinzaine-commerce-equitable .fr, mais aussi sur les sites d'organisations, distributeurs ou marques du secteur.

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