La dangerosité des ondes "pas étayée", pour Fleur Pellerin
Ne pas se laisser emporter
par les "peurs irrationnelles ". Ce mercredi, veille de la
présentation de la proposition de loi écologiste sur les ondes devant
l'Assemblée nationale, Fleur Pellerin met en garde. La ministre de l'Economie
numérique a déclaré que la proposition avait été édulcorée lors de son examen
en commission. Elle entend "veiller " à ce que le texte "n'inscrive dans le dur des choses qui correspondent à des peurs un peu
irrationnelles, et qui consisterait à donner un poids juridique à la
dangerosité des ondes radioélectriques alors que cette dangerosité n'est pas
scientifiquement étayée ".
Fleur Pellerin avance
également l'argument de la "fracture numérique". Elle craint que trop
de précaution n'augmente cette fracture. Le déploiement du réseau téléphonique
mobile 4G devrait permettre d'améliorer la couverture dans certaines zones périurbaines
ou rurales. Un investissement "de trois milliards sur les cinq prochaines
années et des dizaines de milliers d'emplois ", a-t-elle souligné.
Davantage de kits mains libres
Pour la ministre, ce qui pose
le plus d'interrogation, sont les ondes émises par le téléphone portable. Elle
voudrait réduire d'au moins dix fois l'exposition à ces ondes. Pour cela, Fleur
Pellerin, il va défendre devant l'Assemblée "des amendements consistant à
faire des campagnes de prévention en faveur des kits mains libres ou des
oreillettes bluetooth ". Pour inciter les utilisateurs de portables, une
campagne de prévention audiovisuelle, va être proposée par le gouvernement.
Elle devrait ressembler à celles sur l'alimentation, avec, éventuellement, des
"bandeaux sous les publicités pour les terminaux " qui
recommanderaient l'utilisation des kits mains libres.
Du wifi dans les crèches
La proposition de loi des
écologistes demandait également l'apparition de mesures pour limiter le
wifi dans les crèches. Dans le texte présenté ce jeudi, cet aspect a disparu. Pour Fleur Pellerin, interdire le wifi
dans les crèches reviendrait "à dire que le wifi est dangereux et mauvais
pour la santé ", or, "aujourd'hui, je n'ai aucune preuve que le wifi
est mauvais pour la santé ", a insisté la ministre de l'Economie numérique.
Mais pour les associations en
faveur du principe de précaution, il y a aujourd'hui des preuves du danger.
"Depuis 2011 où les radio-fréquences ont été classées par l'Organisation
mondiale de la santé comme possiblement cancérigènes, les signaux d'alertes
sont données ", explique la porte-parole de l'association Priartem qui
souhaite encadrer le secteur des télécoms.
En plus des associations, 350
élus locaux ont écrit aux députés pour leur demander l'application du principe
de précaution.
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