L'UE au chevet du thon rouge
Le quota total de pêche pour ce poisson très prisé, mais victime de surpêche chronique depuis des années, va être réduit de 28.500 tonnes cette année à 22.000 tonnes l'an prochain, puis à 19.950 tonnes en 2010, "soit une réduction de 30% en deux ans" , a indiqué la Commission européenne. Le volume autorisé pourrait diminuer encore à 18.500 tonnes en 2011, sous réserve d'un réexamen de la situation en 2010.
La Commission européenne, qui négociait au nom de l'UE à Marrakech, a ainsi confirmé des chiffres en partie déjà donnés par le Fonds mondial pour la nature. Le WWF s'est indigné de l'accord trouvé à l'ICCAT (la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) en soulignant que la baisse était très insuffisante pour protéger l'espèce. Elle a reproché à la Commission de ne pas avoir suivi les recommandations de ses propres scientifiques. Ceux-ci prônaient des quotas annuels de 8.500 à 15.000 tonnes maximum et l'interruption de la pêche pendant la période de reproduction, en mai et juin.
La Commission à l'inverse s'est félicitée du compromis. "Cela va permettre de réduire de manière immédiate et significative la pression des pêcheurs sur le stock fragile de thon rouge", présent pour l'essentiel en Méditerranée et un peu dans l'Atlantique, a-t-elle estimé. Il a aussi fait valoir que l'ICCAT avait décidé de réduire la durée autorisée de pêche au thon rouge pour les thoniers senneurs de six à deux mois (15 avril au 15 juin).
Les pays de l'ICCAT entendent aussi limiter à leur niveau de la saison 2007-2008 le volume de la flotte de pêche, ainsi que les capacités des "fermes à thon" installés au large en Méditerranée pour élever les poissons avant leur vente. Les contrôles des thoniers, régulièrement accusés de fraude, seront par ailleurs durcis. L'ICCAT réunit l'UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon, plusieurs pays du pourtour méditerranéen comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, et la Syrie, mais aussi le Mexique, la Norvège, l'Islande ou encore le Brésil. Les Européens se voient attribuer une partie des quotas globaux décidés pour 2009 et 2010 et se les répartissent entre eux.
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