L'"homme sans impact" écologique
Devenir "l’homme sans impact", c’est sans doute un projet un peu vain puisque toute vie à un impact mais Colin Beavan, un auteur new-yorkais de 46 ans s’est dit qu’il pouvait essayer de faire mieux. Mieux que l'Américain moyen, dont le pays a l'une des plus fortes empreintes écologiques de la planète, c’est à dire l’usage le plus intensif des ressources de la planète (eau, bois, minerais...) pour satisfaire ses modes de vie.
Outre ramasser les déchets le long de l’Hudson, lui et sa femme ont décidé de ne plus prendre ni la voiture, ni l’avion, de ne plus mettre de couches jetables à leur fille et ne plus prendre l’ascenseur - ce qui n’est pas simple lorsque l’on vit au 9ème étage de son immeuble-. Colin Beavan a aussi réduit sa consommation d’eau et d’énergie pour finir par s’éclairer à la bougie. Expérience un peu caricaturale, pour les mouvements écologistes qui cherchent à éviter l’image de partisans rétrogrades prônant un mode de vie moyenâgeux. Mais aujourd’hui, Colin Beavan en tire une sorte de bon sens et son succès aux États-Unis montre à quel point ce pays est loin encore des standards communs.
"Ca parait extrême parce que notre vie est devenu ainsi. Il y a trois semaines à Dubaï, on a construit la plus haute tour du monde. Il y a un milliard de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable sur terre, donc pourquoi avons-nous besoin de continuer à faire des immeubles toujours plus hauts, quand on ne peut même pas donner de l’eau à tout le monde…"
Grâce à sa vie de pénitence, Colin Beavan redécouvre les joies des soirées en famille sans télé, du sport grâce au vélo dans les rues de New-York, le plaisir de manger des produits locaux, mais c’est plus dur, lorsqu’il faut s’habiller avec de l’occasion, voire se passer de tout nouvel achat.
_ Grâce à un panneau solaire, Colin Beavan a alimenté un blog a succès pendant cette expérience. Et de ce blog, il a fait un livre best-seller aux États-Unis. Il est devenu la coqueluche des médias outre-atlantique, donne des conférences et devrait même faire de la télé.
"Quelqu’un m’a dit vous êtes un gourou. Non, je cherche à réveiller le gourou qui est dans chacun d’entre nous pour prendre sa vie en main."
Aujourd’hui, Colin Beavan a repris sa vie de pollueur moyen, en ayant peut-être permis de faire comprendre aux Américains que si le monde vivait comme eux, il faudrait au moins 5 planètes pour trouver les ressources...
Anne-Laure Barral
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