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L'étude Séralini sur les OGM est "insuffisante" pour Bruxelles... et l'Inra

L'Autorité européenne de sécurité des aliments ne mâche pas ses mots : l'étude française sur la toxicité d'un maïs OGM n'est pas "fiable, valide et de bonne qualité" en l'état. Bruxelles réclame davantage d'informations à l'équipe Séralini. Le chercheur dénonce un "conflit d'intérêts".
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Xavier Leoty Maxppp)

Les photos de rats gonflés par des tumeurs après avoir
ingéré le maïs OGM NK 603 ont fait le tour des médias. Mais l'étude de
Gilles-Eric Séralini
est-elle sérieuse ?

Non. En tout cas, pas en l'état, a
répondu jeudi l'Autorité européenne de sécurité des aliments. Dans son
premier examen préliminaire, l'EFSA indique que les éléments fournis par le
chercheur français sont insuffisants : " Il est peu probable que
l'étude se révèle fiable, valide et de bonne qualité
" ** si d'autres
informations ne sont pas communiquées.

Les résultats d'une seconde analyse
doivent être publiés fin octobre. Ils s'annoncent déterminants puisque c'est à
partir des conclusions de l'EFSA que la Commission européenne peut décider d'interdire
la consommation et la culture d'un produit OGM au sein de l'Union européenne.

C'est donc pour l'instant un revers pour Gilles-Eric
Séralini. "Nous n'attendons rien de l'EFSA mise lourdement en cause
pour conflits d'intérêts sur les OGM
" , a réagi le chercheur. Une manière
de dénoncer le fait que c'est l'EFSA qui a donné le feu vert au maïs NK 603.

Mais l'EFSA n'est pas la seule à douter de l'étude du chercheur français. De nombreux scientifiques se sont déjà interrogés sur le sérieux de ses conclusions et ce jeudi c'est l'Inra qui passe à l'attaque :

"On a fait peur aux gens sur des bases qui, à ce stade, ne sont pas avérées. On peut réfléchir aux questions d'expertise, mais c'est dommageable de l'avoir fait dans le style d'une campagne de presse" (François Houlier, président de l'Inra)

Seule consolation pour Gilles-Eric Séralini, le soutien de la Confédération paysanne. Le syndicat, opposant historique des OGM en France, estime qu'"il y a des éléments nouveaux qui doivent interroger les décideurs" dans l'étude sur le maïs NK603.

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