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Journée mondiale des océans : connecter les déchets des pêcheurs pour les valoriser "dans des filières d'économie circulaire" et limiter la pollution marine

Grâce à des petites balises connectées par satellite, les pêcheurs peuvent notamment retrouver et récupérer leurs engins de pêches, a indiqué lundi 8 juin sur franceinfo Gaëtan Fabritius, directeur de l’innovation et de la prospective chez CLS, à l'initiative du projet.

Article rédigé par franceinfo
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Grâce à une petite balise qui se connecte par satellite, les pêcheurs peuvent aller récupérer les engins qu'ils ont perdus. (JEAN-BAPTISTE PREMAT / HANS LUCAS)

A l'occasion de la Journée mondiale des océans, une expérience a été lancée cette semaine pour lutter contre les pollutions marines. Collecte Localisation Satellites (CLS), un opérateur de systèmes satellitaires filiale du Centre national d’études spatiales (CNES), a mis au point un système de filets de pêche connectés par satellite. "La finalité pour les professionnels de la pêche est de suivre leurs engins de pêche pour minimiser les risques et le temps dans la récupération de ces engins", a expliqué lundi 8 juin sur franceinfo Gaëtan Fabritius, directeur de l’innovation et de la prospective chez CLS. Ces déchets seront récupérés pour être "valorisés dans des filières d'économie circulaire".

franceinfo : Comment est-ce que cela marche ?

Gaëtan Fabritius : Le spatial a toute sa place dans la protection des océans et de la planète au sens large. L'expérimentation que nous lançons actuellement est le fruit de deux ans de travail en amont pour concevoir une toute petite balise connectée par satellite que nous allons pouvoir fixer sur tout un tas de plateformes sur les océans, y compris les engins de pêche. La finalité première pour les professionnels de la pêche est de suivre leurs engins de pêche pour un gain opérationnel, minimiser les risques et le temps dans la récupération de ces engins. Et si, par accident, ceux-ci devaient être perdus, cela permettrait aussi de les récupérer plus facilement afin qu'ils soient ramenés à terre pour être valorisés dans des filières d'économie circulaire.

Vous proposez à des pêcheurs de pouvoir cartographier tous les objets qu'ils ont perdus ?

Exactement. D'abord, les objets dont ils sont les propriétaires, qui sont leurs outils de travail. Et si, encore une fois, ceux-ci devaient, pour de mauvaises raisons météo ou autres incidents, être perdus, grâce à cette petite balise qui se connecte par satellite, les pêcheurs peuvent aller tout de suite récupérer l'engin.

Est-ce que le nombre d'engins de pêche qui sont perdus, dérivant en mer, est important ?

Finalement nous, pauvres Terriens, on a une image assez approximative de l'activité de pêche professionnelle dans l'ensemble des océans. Et c'est vrai que cela représente beaucoup de bateaux, grands, petits, et beaucoup d'engins de pêche associés à tous ces navires.

Combien de temps va durer cette phase de test ? Et si cela marche, est-ce que vous imaginez pourvoir développer cette méthode plus largement ?

C'est tout l'enjeu de ces expérimentations. Il y a beaucoup de travail qui a été réalisé. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire pour adapter cette technologie aux besoins, aux activités, aux pratiques des professionnels de la pêche, pour adapter cette petite balise a différents engins de pêche, à différentes conditions de pêche, dans différents bassins, que ce soit en Méditerranée, en Outremer ou dans les grands océans. Cette phase d'expérimentation va durer environ 18 mois, jusqu'à fin 2021, horizon à partir duquel nous envisageons d'industrialiser cette solution appliquée à différents types de pêche en vue de la commercialiser à partir de 2022.

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