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Ferme des "Mille Vaches" : neuf militants en procès

Six hommes et trois femmes qui ont participé à des actions coup de poing contre la ferme dite des "Mille Vaches", près d'Abbeville sont jugés ce mardi par le tribunal correctionnel d'Amiens. Plusieurs milliers de personnes devraient venir les soutenir.
Article rédigé par Olivier Estran
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les prévenus en juillet après un renvoi de leur procès © MAXPPP)

 A la mi-septembre 2013, une vingtaine de personnes s'était introduite sur le chantier pour immobiliser les engins et installer un immense tag de 250 m de long : "Non aux 1.000 vaches". Une  action revendiquée par la Confédération paysanne. Le 28 mai dernier, ils étaient une cinquantaine à "démonter" une partie des installations, toujours selon la Confédération paysanne.

Les neuf prévenus jugés ce mardi sont poursuivis pour dégradations en réunion, vol et recel. Ils risquent jusqu'à  5 ans de prison et 75.000 euros d'amende. 

100.000 euros de dégradations?

Le promoteur de la ferme dite des "Mille Vaches", l'industriel Michel Ramery annonce qu'il ne sera pas là ce matin. Pour se faire entendre, il a choisi un avocat très médiatique. Franck Berton, ténor du barreau de Lille a plaidé dans l'affaire d'Outreau, et pour Florence Cassez, retenue au Mexique. Ce matin, il va présenter la facture et notamment celle de la salle de traite endommagée, une machinerie complexe truffée d'électronique. Peu après l'action coup de poing, les exploitants estimaient les dégradations à près de 100.000 euros. Le détail sera dévoilé au tribunal. Mais alors que le syndicat agricole dénonce l'industrialisation de l'agriculture, lui parle d'une affaire de "casseurs".

"C'est un débat qui vise des personnes qui sont des casseurs" (Frank Berton)

Les neuf militants de la Confédération Paysanne seront défendus collectivement par trois avocats. Ils demandent la relaxe de leurs clients. Pour eux, ce n'est pas une dégradation, mais une action syndicale. Un démontage pour se faire entendre. Rien n'a été caché, l'action a été filmée, ce sera même projeté a l'audience. Pas de vol, ni de recels, puisque les pièces démontées ont été remises peu après au ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll. Que sont-elles devenues ? Personne ne le sait.

Les écologistes derrière les neuf prévenus

José Bové, député européen qui est un ancien de la Confédération paysanne, des élues EELV comme la députée de la Somme Barbara Pompili, la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse et la députée européenne Karima Delli devraient être présentes. Ainsi que Clémentine Autain, du Front de Gauche. Ces militants sont aussi soutenus entre autres par Corinne Lepage et Olivier Besancenot. 

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