Après les élections législatives, "on peut prendre beaucoup de retard" sur l'éolien, alerte le Syndicat des énergies renouvelables

Il rappelle que l'éolien en mer "c'est plus efficace que n'importe quoi d'autre" pour "garantir des prix de l'énergie maîtrisés".
Article rédigé par franceinfo
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Le président du SER évoque rappelle que l'éolien en mer représente 8 300 emplois en France. (CAROLINE PAUX / HANS LUCAS via AFP)

Après les élections législatives, "on peut prendre beaucoup de retard par rapport à nos voisins européens" sur l'éolien, a alerté jeudi 27 juin sur franceinfo Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), a trois jours du premier tour.

Jules Nyssen s'inquiète "surtout" sur le retard que la France peut prendre "par rapport à des grands enjeux en termes de décarbonation, en termes de souveraineté énergétique". "Moins d'énergie décarbonée, moins de renouvelables, c'est plus de fossile." Le président du SER évoque notamment l'éolien en mer, soulignant que cela représente "8 300 emplois, 1 000 de plus que l'année dernière. Une filière qui crée 1 000 emplois par an, je pense que ce n'est quand même pas négligeable du tout". Selon Jules Nyssen, la filière de l'éolien en mer "produit de l'électricité moins chère aujourd'hui que le prix du marché. Ça rapporte de l'argent à l'Etat". "L'éolien en mer, c'est plus efficace que n'importe quoi d'autre pour garantir aux Français des prix de l'énergie maîtrisés et réduits dans la durée."

Sécuriser les factures, garantir l'indépendance

Face aux critiques faites aux éoliennes sur leur impact sur les paysages, Jules Nyssen estime que "n'importe quel projet d'infrastructure n'est pas forcément bien accueilli au départ, surtout si on n'identifie pas quelle est son utilité sociale". Il déplore "beaucoup de dénigrement du rôle et de la nécessité de ces installations de production d'énergie". Mais le président du SER rappelle que "dans ce qu'on consomme en énergie, on importe 60% de cette énergie sous la forme de l'énergie fossile".

Selon lui, "si on rapatrie ces 60% de production de l'énergie sur le territoire, on sécurise nos factures énergétiques, on garantit notre indépendance. Vous rendez compte de la richesse que ça représente". Il assure que "60% de la facture énergétique produite sur le territoire national, alors qu'elle est importée aujourd'hui, ce sont des emplois, c'est de la richesse". Et il juge que ces installations peuvent être "installées d'une manière qui est acceptable".

"Faisons du solaire"

Sur l'énergie solaire, Jules Nyssen admet qu'en France "on n'est pas compétitif " par rapport aux panneaux chinois qui valent "beaucoup moins cher qu'un panneau produit en Europe. C'est normal, il n'y a pratiquement plus d'industries en Europe". Pour faire face à cette situation, le président du SER plaide pour développer "massivement l'énergie solaire". Cela "crée un marché" et "laisse un espace pour des projets industriels de panneaux solaires made in Europe". Il souligne qu'il y a "deux projets de gigafactories en France et au moins un producteur qui fabrique des panneaux solaires, qui s'appelle Voltec Solar, en Alsace".

"Allons-y, faisons du solaire, ayons de l'ambition sur cette ressource énergétique. Ça crée un marché", ajoute Jules Nyssen. Il précise que "l'Union européenne vient d'adopter un règlement qui permet de mettre en place des critères de préférence locale dans les appels d'offres". Cela permettra "de créer un marché pour que les gigafactories et les entreprises existantes puissent se développer. Et comme ça, on construira notre souveraineté, y compris sur les panneaux solaires".

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