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Ecotaxe : réunion entre Ayrault et les élus bretons ce mardi

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault va réunir, mardi matin à Matignon, les élus bretons, le préfet de région et les ministres concernés au sujet de l'écotaxe sur les poids lourds. Les élus UMP ont aussitôt annoncé qu'ils boycotteraient cette réunion, et ont une nouvelle fois exigé le retrait pur et simple de la taxe, ce que réclament également les opposants. Impossible a répondu le ministre de l'Agriculture, expliquant que l'abandon de l'écotaxe coûterait 800 millions d'euros à l'Etat.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Gonzalo Fuentes Reuters)

Après un week-end marqué par d'importantes manifestations contre l'écotaxe et des affrontements parfois violents en Bretagne, Jean-Marc Ayrault a annoncé qu'il allait réunir, mardi matin, les élus bretons. Avec eux, il évoquera les propositions d'aménagement de cette taxe sur les poids lourds censée entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et qui doit rapporter plus d'un milliard d'euros par an.

"Je réunirai demain mardi 29 octobre à 10 heures à Matignon les élus bretons ", en présence des ministres de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, des Transports, Frédéric Cuvillier, et de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, et du préfet de la région Bretagne, Patrick Strzoda, précise le Premier ministre dans un communiqué.

"Députés, sénateurs et députés européens UMP vont boycotter la réunion de
mardi
", a aussitôt réagi le député des Côtes d'Armor, Marc Le Fur. "On n'en est plus au
détail : soit on retire l'écotaxe, soit on ne la retire pas
", a-t-il lancé.

Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, a indiqué dimanche qu'un abattement supérieur à celui de 50% déjà prévu pour l'écotaxe perçue en Bretagne constituait une "piste de réflexion ". Mais pour les opposants, cette annonce n'est pas suffisante. Les membres du collectif, qui a appelé à un grand rassemblement samedi à Quimper pour l'emploi en Bretagne et contre l'écotaxe, ont réaffirmé lundi leur opposition à cette taxe poids lourds réclamant sa "suppression pure et simple ", lors d'une conférence de presse à Carhaix, dans le Finistère.

"Il ne peut pas y avoir d'alternative. On ne va pas nous dire : on la retarde de deux ans ou les 100 premiers kilomètres gratuits ou payez en 10 fois comme chez Darty ", a assuré le maire de Carhaix, Christian Troadec. "On n'attend pas ça, on attend la suppression pure et simple de l'écotaxe en Bretagne ", a-t-il poursuivi au nom du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne/Bevan, divizout, labourat e Breizh ".

"Nous défendons la gratuité des routes en Bretagne "

"On ne demande pas un réaménagement de l'écotaxe, ce que l'on demande c'est sa suppression pure et simple pour la Bretagne ", a renchéri Thierry Merret, président de la FDSEA 29, lors de la conférence de presse. "Nous défendons la gratuité des routes en Bretagne ", a ajouté Thierry Merret, appelant tous les Bretons "à venir nombreux " au nouveau rassemblement de samedi.

"La Bretagne connaît un véritable drame social et voit disparaître des pans entiers de son économie ", a expliqué Christian Troadec. "Il ne se passe pas un mois sans l'annonce de fermetures d'usines ", a-t-il déploré, assurant que "l'heure est hélas aujourd'hui à la résistance pour dire 'stop' à la saignée dont est victime notre économie ".

Abandonner l'écotaxe coûterait 800 millions d'euros à l'Etat

Le gouvernement "ne peut pas revenir un
arrière
" sur l'écotaxe car défaire le contrat avec la société chargée de sa
collecte coûterait 800 millions d'euros, a réagi le ministre de
l'Agriculture, Stéphane Le Foll, lundi sur iTélé.
"Le contrat qui a été signé par Madame Kosciusko-Morizet (ex-ministre de
l'Ecologie, ndlr), par Monsieur Baroin (ex-ministre de l'Economie), par Madame
Pécresse
(ex-ministre du Budget) à une société qui s'appelle Ecomouv', si on
devait le délier, ça coûterait 800 millions d'euros, voilà ce qu'on nous a
laissé et voilà pourquoi on ne pas revenir en arrière
", a déclaré Stéphane Le
Foll.

Après les récentes reculades sur la taxation de l'excédent brut d'exploitation (EBE) ou sur les Plans épargnes logement (PEL) et Plans d'épargne en actions (PEA), le gouvernement peut difficilement renoncer à cette mesure attendue par son partenaire écologiste. "Si ce gouvernement cède (sur l'écotaxe), il ne faudra pas qu'il s'étonne qu'il n'y ait plus d'autorité sur rien ", a ainsi mis en garde le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé.

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