Deux tiers des plus longs cours d'eau du monde sont entravés par les humains
Une étude scientifique, qui s'interroge sur l'hydroélectricité comme alternative aux énergies fossiles, a été publiée dans la revue "Nature".
Cela menace les écosystèmes et les communautés qui en dépendent. Deux tiers des plus longs cours d'eau du monde sont entravés par des barrages et autres infrastructures, selon une étude publiée mercredi 8 mai dans la revue Nature (article payant, en anglais).
Utilisant des données satellite et des modèles informatiques, une équipe internationale de scientifiques a analysé près de 12 millions de kilomètres de fleuves et rivières dans le monde, créant la première cartographie mondiale de l'impact des constructions humaines sur ces cours d'eau.
Seuls 21 cours d'eau ininterrompus
L'étude, qui s'interroge sur l'hydroélectricité comme alternative aux énergies fossiles, conclut que seuls 37% des 246 cours d'eau dépassant les 1 000 km sont encore "à courant libre", c'est-à-dire libres d'aménagement entravant leur cours naturel. Seulement 21 gardent un cours ininterrompu entre leur source et la mer. Et les cours d'eau qui restent "sauvages" se trouvent surtout dans des régions très isolées comme l'Arctique, l'Amazonie et le bassin du Congo. Les chercheurs pointent surtout la responsabilité des routes dans les plaines inondables, des réservoirs, mais surtout des barrages hydroélectriques.
Pourtant, "les cours d'eau à courant libre sont aussi importants pour les humains que pour l'environnement", souligne Günther Grill, de l'université canadienne McGill. Ces écosystèmes et les poissons qui y vivent sont ainsi cruciaux pour la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes, mais ils permettent aussi de protéger contre les inondations et d'apporter les sédiments dans les grands deltas.
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