Des substances chimiques plein l'assiette des enfants
L'association Générations futures, ancien Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF), a commencé par faire son marché : elle a acheté de juillet à septembre les denrées classiques qui composent les menus d'une journée d'enfant, dans des supermarchés de l'Oise et de Paris.
Des menus types, soit trois par jour, plus le quatre-heure et un encas, respectant à la lettre les recommandations officielles : cinq fruits et légumes frais, trois produits laitiers et 1,5 litre d'eau par jour.
L'ensemble a alors été soumis à plusieurs laboratoires, pour tâcher d'y détecter la présence de substances chimiques, pesticides, métaux lourds et autres polluants.
_ Et quand on cherche, on trouve : cette assiette qui aurait pu être scrupuleusement préparée par maman comprend en vrac PCB, quinoxyfène, arsenic ou myclobutanil. En clair, "81 substances chimiques, dont 42 sont classées cancérigènes possibles ou probables, 5 substances classées cancérigènes certaines et 37 substances susceptibles d'agir comme perturbateurs endocriniens ", résume l'enquête de Générations futures.
Rien que dans un inoffensif petit déjeuner, le beurre et le thé au lait recèleraient une trentaine de résidus. La pomme du goûter, importée du Brésil, présenterait elle des traces de substances chimiques, dont un fongicide interdit en France. Les haricots verts du Kenya d'autres traces d'insecticide puissant interdit dans l'UE. Sans oublier le steak haché, la baguette de pain ou le chewing-gum truffés de substances suspectes. La palme revenant in fine au steack de saumon du dîner : 34 résidus chimiques détectés. Un repas arrosé à l'eau du robinet, parfumée aux nitrates et... au chloroforme.
Un appétissant "cocktails de contaminants" dont le risque final est "probablement sous-estimé", selon Générations futures, qui précise que, de fait, analysée une par une, aucune substance chimique détectée dans l'expérience ne dépasse les limites légales.
Ce n'est pas la première étude qui s'étonne, voire s'alarme, de cette contamination "ordinaire" à laquelle nous sommes soumis. En 2008, il avait été officiellement établi (sur un échantillon de 3.430 unités), que 59% des fruits contenaient des traces de pesticides en Europe, dont certains (kiwis, raisins, poires, cerises, pommes) dépassaient cette fois les limites maximales réglementaires.
Cécile Quéguiner avec agences
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