L'ONU n'atteindra pas la majorité de ses objectifs de développement durable, selon un rapport

L'Organisation météorologique mondiale publie jeudi un rapport dans lequel elle indique que le changement climatique a compromis la quasi-totalité des objectifs de développement durable de l’ONU.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
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Terre craquelée par la sécheresse. Image d'illustration. (JEAN-MARC LALLEMAND / MAXPPP)

Le grand programme de développement durable de l’ONU, face à un constat d’échec ? Selon un rapport publié jeudi 14 septembre par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le changement climatique a compromis la quasi-totalité des objectifs de développement durable des Nations unies. Dans les grandes lignes, ce rapport indique que nous vivons moins bien sur Terre, et que les limites planétaires ne sont toujours pas respectées.  

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En 2015, les membres de l’ONU se sont engagés dans une vision du développement qui prend en compte le bien-être des hommes et les limites de la planète. Comme souvent à l’ONU, cela passe par des objectifs – en l'occurrence 17 – et des cibles permettant d’évaluer les progrès. Huit ans plus tard, le rapport de l'OMM fait un bilan à mi-chemin de ce programme, avant sa conclusion programmée en 2030. Et c'est un constat d’échec : seuls 15% des objectifs sont sur la bonne voie. Selon les constats de cette étude, à cause du changement climatique, "les efforts déployés à l'échelle mondiale" sont compromis pour lutter contre la faim, la pauvreté et les problèmes de santé, mais aussi pour améliorer l'accès à l'eau potable et à l'énergie. 

En effet, il est difficile de parvenir à assurer une alimentation à tous quand on estime que "près de 670 millions de personnes" sont susceptibles de "souffrir de la faim en 2030", tout cela "en partie à cause d'évènements climatiques plus extrêmes qui perturbent la sécurité alimentaire".

Le changement climatique, "obstacle supplémentaire à franchir"

Selon le rapport, "le changement climatique exacerbe les risques liés à l'eau" comme "les inondations et les sécheresses". Sur l'objectif "Bonne santé et bien-être", les auteurs de rapport s'appuient sur les conclusions du Giec qui estime que "le changement climatique et les phénomènes extrêmes", comme "les vagues de chaleur augmenteront considérablement les problèmes de santé et les décès prématurés". Ainsi, "la pollution de l'air est une menace urbaine majeure pour la santé" et elle "est associée à près de 7 millions de décès prématurés par an".

"En fait le changement climatique vient comme une sorte d'obstacle supplémentaire à franchir pour avoir un indicateur qui soit dans le vert, s'alarme Olivier Dangles, directeur adjoint délégué à la science à l’Institut de recherche pour le developemment (IRD). On a différents indicateurs comme, par exemple, le nombre de personnes décédées lors de catastrophes. Typiquement quand on voit celles qui se déroulent en Libye et dans d'autres parties du monde, on comprend que cet indicateur va chuter, en lien avec le réchauffement climatique."

Selon Olivier Dangles, "la résilience et l'approvisionnement des cultures sont aussi extrêmement dépendants des conditions climatiques". En somme, le rapport témoigne donc de l’incapacité des pays à s’adapter au changement climatique. Il rappelle également qu’au rythme actuel, les émission de CO₂  nous mènent à un réchauffement de 2,8° C d'ici la fin du siècle, contre 1,2° C actuellement.

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