Cet article date de plus d'un an.

Dérèglement climatique : les membres du Giec "ont parfois tendance à exagérer", selon le député RN Thomas Ménagé

"Il ne faut pas que ça puisse contrevenir à notre économie, à la croissance", estime sur France Inter le porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le député RN du Loiret Thomas Ménagé, le 21 août 2023 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Face au dérèglement climatique, le député Rassemblement national du Loiret Thomas Ménagé estime lundi 21 août sur France Inter que l'on ne peut pas se "baser uniquement sur les données du Giec" (groupe international d'experts sur le climat de l'Onu). Le porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale considère que ces experts "ont parfois tendance à exagérer", tout en reconnaissant que "c'est leur rôle".

>> Réchauffement climatique : le Giec doit-il continuer de produire des rapports pour éclairer l'action politique ?

Thomas Ménagé admet que le dérèglement climatique "fait partie des préoccupations qui touchent le quotidien" et que l'on peut le constater "avec la canicule et les épisodes climatiques de plus en plus violents et récurrents". Pour autant, il ne veut pas "seulement suivre automatiquement" les recommandations du Giec. Pour le député RN, le rôle des partis politiques est "de tempérer".

"Si on suit bêtement les données du Giec, on risque de contrevenir à la qualité de vie des Français."

Thomas Ménagé, député RN 

à France Inter

Thomas Ménagé appelle donc à "trouver un équilibre". Le député du Loiret assure d'ailleurs que son parti a un "projet global" sur les questions environnementales. Le Rassemblement national ne souhaite pas "tomber dans une écologie punitive ou dans la décroissance", mais plutôt "mettre en place un programme qui vise à lancer une économie décarbonnée". "Nous ne souhaitons pas aujourd'hui culpabiliser les Français", insiste Thomas Ménagé.

"Il doit y avoir une part de sobriété, mais elle ne doit pas être contrainte", exhorte le député RN du Loiret. Thomas Ménagé plaide pour une politique qui n'entraîne pas de changement brutal "du quotidien des Français". "Il ne faut pas que ça puisse contrevenir à notre économie, à la croissance", ajoute le porte-parole du groupe parlementaire Rassemblement national à l'Assemblée. Pour Thomas Ménagé, s'il "y a des choses à faire" c'est aussi à "la recherche d'apporter des solutions".

Des propos polémiques

Ces propos ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux de la part de nombreuses personnalités publiques. Le chercheur et auteur principal pour le Giec, François Gemenne, a ainsi rappelé que "le Giec ne produit pas de données" et que ses "rapports reflètent le consensus scientifique". "Par conséquent, ils sont par nature très prudents et mesurés, et parfois trop conservateurs", insiste-t-il.

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu estime pour sa part que "le Rassemblement national est pris en flagrant délit de déni climatique". Il dénonce ces "attaques" qui visent selon lui à "remettre en cause les travaux de scientifiques" et les juge "inadmissibles". L'eurodéputée écologiste Karima Delli accuse, quant à elle, le Rassemblement national d'être "anti-sciences et contre le climat". De son côté, le député Renaissance Pierre Cazeneuve juge "inquiétant le climatoscepticisme du RN" et se demande avec ironie "pourquoi se baser sur le travail de centaines de scientifiques et de chercheurs de tous les pays alors qu'on peut regarder la météo sur CNews ?". 

Face à la polémique, Thomas Ménagé se défend et soutient qu'il évoquait "les recommandations du Giec" qu'il accuse d'être "anti-nucléaire, anti-voiture" et "la communication alarmiste des données" de ces experts. Il affirme qu'il ne faisait "aucune remise en cause du dérèglement climatique, mais des solutions politiques". Il ajoute qu'il n'a "aucune leçon à recevoir des fossoyeurs du nucléaire, des adeptes de l'écologie punitive et du libre-échange incontrôlé".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.