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Climat : "Tout est sur les rails pour que la couche d'ozone se reconstitue", salue une scientifique

Alors qu'un rapport des Nations unies publié lundi affirme que la barrière qui filtre les UV devrait se rétablir d'ici 2066, la physicienne Cathy Clerbaux rappelle que cela requiert une "surveillance" permanente pour que les pays respectent leurs engagements.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La couche d'ozone protège la Terre des rayons UV du soleil. (MANUEL COHEN / MANUEL COHEN)

"Tout est sur les rails pour que la couche d'ozone se reconstitue", a salué mardi 10 janvier sur franceinfo Cathy Clerbaux, directrice de recherche au CNRS, alors qu'un rapport scientifique publié lundi par l'ONU indique que la barrière qui protège la Terre des radiations solaires dangereuses devrait entièrement se rétablir dans les quatre décennies à venir. "Notre rôle en tant que scientifiques est de continuer à faire cette surveillance", observe Cathy Clerbaux qui travaille notamment sur la surveillance des concentrations des gaz dans l'atmosphère.

franceinfo : D'abord, qu'est-ce qui a provoqué cette dégradation de la couche d'ozone ?

Cathy Clerbaux : Depuis les années 1970, on émet des gaz, notamment les chlorofluorocarbures (CFC) et qui, en se dégradant dans l'atmosphère, vont au travers d'une série de processus chimiques se rassembler d'une part au-dessus du pôle Sud et d'autre part, ils vont être très haut dans l'atmosphère, au-dessus de 20 kilomètres, et attaquer l'ozone de manière massive. Ainsi, tous les ans, de manière récurrente, entre les mois de septembre et octobre, on a littéralement un trou dans cette couche d'ozone qui nous protège des rayonnements ultraviolets.

Les politiques menées pour résorber ce "trou" de la couche d'ozone ont donc fonctionné ?

Depuis le protocole de Montréal, signé en 1987, l'utilisation de ces gaz est interdite. On n'a donc plus d'accumulation de ces gaz. Mais ils restent longtemps dans l'atmosphère, c'est-à-dire que ceux qu'on a émis à la fin des années 1980 sont encore en partie présents. Et en tant que scientifique, on surveille chaque année cette couche d'ozone et nous voyons effectivement que petit à petit, la concentration de ces gaz dans l'atmosphère chute, conduisant à un rétablissement progressif des conditions qui prévalaient avant les années 1980.

Que faut-il pour que la couche d'ozone se résorbe effectivement en 2066 ?

Il faut continuer à surveiller l'émission de ces gaz. Nous avons des stations de surveillance un peu partout dans le monde et on voit quand certains pays ne respectent pas le protocole, ce qui oblige les pays signataires à respecter leurs engagements. On doit aussi surveiller le fait que la couche d'ozone se reconstitue bien comme on l'a prévu. Pour cela on utilise des modèles de projection. Notre rôle en tant que scientifiques, c'est de continuer à faire cette surveillance. S'il n'y a pas de surprises perturbant tout cela, tout est sur les rails pour que la couche d'ozone se reconstitue.

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