Changement climatique : un rapport propose des solutions aux assureurs face à la future hausse des catastrophes naturelles
Le rapport était très attendu. L'ancien assureur Thierry Langreney a remis son travail au gouvernement mardi 2 avril : 116 pages et une quarantaine de recommandations pour continuer à assurer et à indemniser les victimes de catastrophes climatiques.
Face au changement climatique, un seul but : sauver le soldat assureur. Il devrait en effet souffrir dans les prochaines années car le coût des sécheresses va augmenter de 50% à 200% d'ici 30 ans, selon des estimations. Le coût des submersions marines devrait être multiplié par deux, voire par dix !
L'objectif de ce rapport est d'éviter absolument qu'il n'y ait plus d'assureurs du tout dans les régions les plus fragiles, car le gouvernement redoute plus que tout ce qu'il appelle des "déserts assurantiels".
Assureur ou assuré : qui va payer ?
Bercy ne cesse de le répéter : pas d'augmentation des impôts, dans ce domaine comme ailleurs. Mais on sait déjà que la surprime qui alimente le régime des catastrophes naturelles va augmenter le 1er janvier prochain. Cela représentera environ 16 euros supplémentaires par foyer, mais pour le rapporteur Thierry Langreney, ce ne sera pas suffisant. Il recommande une hausse régulière de cette surprime, d'environ 1% chaque année et conseille aussi des augmentations qui ciblent certains assurés. Ainsi, les propriétaires de résidences secondaires et de biens locatifs paieraient plus cher.
Selon la mission, il va falloir trouver chaque année 1,3 milliard d'euros supplémentaires pour que ce régime très spécial de catastrophe naturelle survive, tout simplement.
Un système de vases communicants
Ces propositions ne seront toutefois pas suffisantes pour garantir l'indemnisation de toutes les victimes de sinistres naturels. D'où l'idée d'organiser des vases communicants entre les zones géographiques : une vaste mutualisation des risques. Dans les régions très concernées, le coût des sinistres pourrait être allégé pour les assureurs et, à l'inverse, dans les zones à faible risque, un assureur contribuerait nettement plus.
Le rapport précise qu'il faut évidemment ajouter des mesures de prévention : les propriétaires auraient l'obligation d'effectuer certains travaux anti-inondations ou anti-sécheresse, avec des aides financières. Mais toujours, selon les promesses du gouvernement, dans une enveloppe qui bouge à peine.
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