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Changement climatique : les émissions de gaz à effet de serre de la France sont reparties modestement à la baisse en 2022

Si les émissions annuelles ont progressé de 8% dans l'énergie et de 2% dans les transports, elles ont reculé de 8% dans l'industrie manufacturière et la construction, et chuté de 15% dans le secteur résidentiel/tertiaire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une personne baisse la température de son chauffage pour économiser de l'énergie, le 22 novembre 2022 à Lyon. (ANTOINE BOUREAU / HANS LUCAS / AFP)

Les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, ont légèrement diminué en France l'an dernier. "D'après ces pré-estimations, les émissions ont repris leur trajectoire à la baisse en 2022 après le rebond observé en 2021", a rapporté lundi 3 avril le Citepa, organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions. Il estime les émissions de 2022 à 408 millions de tonnes équivalent CO2, soit 10 millions de tonnes ou 2,5% de moins que l'année précédente.

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"On observe un retour à la baisse interannuelle des émissions avec la fin de l'effet rebond post Covid-19", commente le Citepa. En 2021, à la faveur de la reprise économique post-pandémie, les émissions avaient en effet enregistré une nette hausse de 6,4% par rapport à 2020, année marquée par une baisse en raison de la paralysie de l'économie liée au Covid-19.

Une hausse dans l'énergie et les transports

Par secteur d'activité, le tableau est toutefois contrasté. Ainsi, les émissions annuelles ont progressé de 8% dans l'énergie en 2022, et de 2% dans les transports. Elles ont en revanche reculé de 8% dans l'industrie manufacturière et la construction, et chuté de 15% dans le secteur résidentiel/tertiaire. Le gouvernement a salué une tendance qui reflète d'après lui "les effets de [sa] politique climatique de ces derniers mois". "C'est notamment le résultat du plan de sobriété et de la mobilisation", a commenté la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. "Je porterai dans les prochains mois une prochaine programmation énergie-climat, qui fixera des objectifs encore plus ambitieux tant il reste du chemin à parcourir", a-t-elle ajouté.

En effet, la tendance actuelle s'inscrit en décalage avec la baisse nécessaire pour que la France respecte son objectif d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Selon le Haut Conseil pour le climat, pour atteindre ces objectifs, le pays devrait doubler le rythme de baisse de ses émissions, à environ 16 millions de tonnes équivalent CO2 (-4,7%) par an sur la période 2022-2030. Par ailleurs, Anne Bringault, coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat (RAC), a estimé que les baisses enregistrées en 2022 "sont un peu en trompe-l'œil" : le résidentiel, notamment, a "beaucoup bénéficié de températures très clémentes sur la dernière partie de l'année, ça ne veut pas dire que ça se reproduirait", a-t-elle noté.

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