L'Indonésie fait marche arrière sur sa participation à l'accord pour mettre fin à la déforestation d'ici à 2030. Le pays a remis en question jeudi 4 novembre cet engagement, signé à la COP26 par une centaine de pays dont cet archipel d'Asie du Sud-Est qui abrite la troisième plus grande forêt tropicale du monde. Ce plan de plusieurs milliards de dollars vise à mettre fin à l'abattage des arbres à l'échelle industrielle en moins de dix ans, d'après le gouvernement britannique, hôte du sommet pour le climat.Mais deux hauts responsables indonésiens ont démenti que leur pays se soit officiellement engagé à complètement cesser la déforestation d'ici à 2030. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Mahendra Siregar, a ainsi estimé que l'engagement de mettre fin à la déforestation était "faux et trompeur", soulignant que le communiqué sur cet accord avait été diffusé avant la fin des discussions. La réunion des dirigeants sur les forêts du mardi 2 novembre à Glasgow et la déclaration finale "ne font pas référence à la fin de la déforestation d'ici à 2030", a-t-il relevé."Inadéquat et injuste"La ministre de l'Environnement, Siti Nurbaya Bakar, qui a participé aux discussions au Royaume-Uni, a de son côté avancé que les objectifs environnementaux ne pouvaient pas entraver le développement économique de son pays. "Forcer l'Indonésie à atteindre zéro déforestation en 2030 est clairement inadéquat et injuste". "Les richesses naturelles de l'Indonésie, dont les forêts, doivent être gérées de façon durable, mais aussi équitable", a-t-elle ajouté sur Twitter.Interrogé à ce sujet par des journalistes, le porte-parole du Premier ministre britannique a déclaré qu'il ne voyait pas de contradictions dans les déclarations des responsables indonésiens. "Si je comprends bien ce que le gouvernement indonésien a dit, il doit pouvoir poursuivre l'exploitation forestière et l'agriculture légales pour soutenir le développement économique", a-t-il dit. "Ce serait cohérent avec les engagements. Ce à quoi les pays se sont engagés est de mettre fin à la déforestation nette, en veillant à ce que toute forêt perdue soit remplacée de manière durable", a-t-il ajouté.