COP21 : à Bonn, urgences climatiques et psychodrames diplomatiques
Cela ressemble à une pièce de la commedia dell'arte. Depuis le début de la semaine les négociateurs de 195 pays et de la société civile, réunis pour préparer l'accord qui sera présenté dans six semaines aux chefs d'Etat lors de la COP 21, n'ont pas vraiment avancé. Ils ont réuni tous les ingrédients des scénarios habituels des psychodrames diplomatiques de l'ONU.
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Des négociateurs qui procrastinent
D'un côté il y a les pays émergents qui tapent du point sur la table en disant que les pays riches ne font pas assez d’efforts. D'un autre les associations qui sont exclues de la discussion. Et enfin les négociateurs se plaignent de ne pas pouvoir avancer assez vite. Mais c'est à se demander s’il n’y a pas des séminaires de procrastination (le fait de remettre à demain ce qu’on peut faire le jour même).
Les questions politiques centrales, éludées
Il était clair qu’à Bonn les questions politiques comme la part des financements ou les efforts pour réduire la pollution ne seraient pas tranchés. Mais même le mot "énergie" n’est pas dans le texte. Renouvelables ou fossiles, c'est trop tabou.
Les négociateurs avaient déjà connaissance depuis trois semaines du brouillon sur lequel ils allaient travailler cette semaine. Mais il a fallu attendre l’ouverture de ces discussions à Bonn pour l’amender. Beaucoup de temps précieux perdu, alors que de nombreux chefs d’Etat ont les mots "urgences climatiques" à la bouche.
"On a l'impression que les négociateurs sont totalement hors sol, déconnectés de ce qui se passe dans la vraie vie. Ils passent leur temps à discute de virgules, de formulation, de poids de conjugaison. Il n'y a même pas le mot énergie dans ce texte" proteste Jean-François Julliard de Greenpeace.
Même si les négociateurs ont travaillé toute la nuit, ils renvoient déjà la balle aux ministres que Laurent Fabius doit réunir début novembre à Paris. On verra si les politiques font mieux que les diplomates.
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