Vidéo COP28 : après la déclaration « historique » sur les énergies fossiles, quelle suite ?

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Durée de la vidéo : 3 min
Chronique NOWU 15/12
Article rédigé par NOWU - Esther Meunier
France Télévisions
La COP28 s'est achevée ce 13 décembre sur une déclaration qui ne fait pas l'unanimité. Après cette étape annuelle décisive, les États vont tout de même devoir affiner leurs stratégies de baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Après deux semaines de négociations intenses, les parties sont parvenues à une déclaration « historique » selon certains et « insuffisante » pour d’autres. 

Comme c’est généralement le cas avec de telles négociations diplomatiques, elle ne contient pas d’obligations à proprement parler : le texte se contente de « noter », « reconnaître », « exprimer une inquiétude », ou encore « réaffirmer » des objectifs. 

Quelles obligations pour les États ?

Pourtant il y a bien des obligations contenues dans l’Accord de Paris adopté en 2015 et qui fixe le fameux objectif de limiter le réchauffement des températures globales à +1,5°C à 2°C. 

Effectivement les États qui l’ont ratifié doivent fournir des Contributions déterminées au niveau national (CDN) : des stratégies pour faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre qui doivent être actualisées tous les 5 ans. 

Pour l’instant, les stratégies annoncées devraient faire baisser les émissions de 2% à 9% en 2030, alors qu’il faudrait qu’elles baissent de 28% à 42% pour limiter la hausse des températures à +1,5°C ou 2°C. Les États vont donc devoir travailler sur de nouvelles stratégies de réduction d’émissions et les présenter entre fin 2024 et début 2025.

Pour que ces nouvelles stratégies soient les plus ambitieuses possibles, la déclaration acte le lancement d’une « Road map to mission 1.5°C » : une feuille de route pour garder l’objectif des 1,5°C en vue coûte que coûte.

Des négociations climat vraiment utiles ? 

Pour Guillaume Compain, chargé de plaidoyer Climat chez Oxfam France, les négociations ont un vrai impact, même s’il est difficile à percevoir. 

« La décision de cette COP28 envoie un signal clair aux gouvernements mais aussi aux investisseurs qu’on est en train d’entamer l’aire de la fin des énergies fossiles. [...] On va avoir des traductions concrètes et notamment une bataille sur les financements dès l’année prochaine qui va être ardue. »

Guillaume Compain, chargé de plaidoyer climat chez Oxfam France

Quoi qu’il arrive, d’ici la COP29 qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, d’autres sessions de négociations auront lieu comme chaque année : les intersessions de Bonn, qui permettent de préparer la COP. Le travail diplomatique va donc se poursuivre en coulisse, notamment pour obtenir des engagements chiffrés, qui ont manqué à Dubaï. 

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