Climat : le référendum sur la Constitution aura-t-il lieu ? L'Elysée assure que le projet "n'est en rien enterré"
Le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade a assuré dans une interview au "Journal du dimanche" que les conditions d'un référendum sur le projet inscrivant la protection du climat dans la Constitution n'étaient "pas réunies". Mais l'Elysée affirme qu'il ne renonce pas à ce référendum.
Turbulences sur le climat. Le référendum sur le projet inscrivant la protection du climat dans la Constitution, une des mesures voulue par la Convention citoyenne pour le climat, n'est pas sûr d'avoir lieu. Dans une interview au Journal du dimanche (article payant), le député LREM Pieyre-Alexandre Anglade a avancé que les conditions n'étaient "pas réunies". Ces déclarations et les informations du journal (article payant) et les réactions qu'ils ont suscitées ont poussé l'Elysée à réagir. La modification de l'article premier de la Constitution pour y intégrer la protection du climat n'était "en rien enterrée", a affirmé l'Elysée à l'AFP.
Divergences entre l'Assemblée et le Sénat
Le Sénat contrôlé par la droite, et qui examine lundi le texte déjà voté par l'Assemblée nationale, "a fait le choix de vider de sa substance la proposition de la convention citoyenne pour le climat (CCC), et donc d'empêcher l'accord", accuse le député Pieyre-Alexandre Anglade. Le projet de loi inspiré par la Convention grave à l'article 1er de la Loi fondamentale que la France "garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique". Or la majorité du Sénat rejette le terme "garantit", qui donnerait selon elle à la préservation de l'environnement une forme de priorité sur les autres principes constitutionnels.
Le Journal du dimanche affirme, citant des sources anonymes dans la majorité et à l'Elysée, que le président Emmanuel Macron a renoncé à organiser le référendum, qui ne serait possible que si le texte était adopté en termes identiques par l'Assemblée et par le Sénat. Interrogé sur un possible abandon du référendum, le député Pieyre-Alexandre Anglade assure au journal que "nous voulons toujours offrir la possibilité aux Français de trancher la proposition des membres de la CCC d'inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution".
"Une promesse qu'il ne pouvait pas tenir"
La menace d'un abandon du projet a fait réagir. La sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie a tweeté la une du Journal du dimanche en accusant Emmanuel Macron de "duplicité".
Ne même pas attendre la suite du débat parlementaire pour renoncer ! #duplicité pic.twitter.com/sTObcSuANN
— mpdelagontrie (@mpdelagontrie) May 9, 2021
De son côté, le secrétaire national d'EELV, Julien Bayou, a déclaré sur franceinfo qu'Emmanuel Macron "faisait comme d'habitude une promesse qu'il ne pouvait pas tenir". Dénonçant "un nouvel engagement sur l'écologie renié par Emmanuel Macron et LREM, et sans doute, l'un des plus importants", le député écologiste Matthieu Orphelin a jugé pour sa part que "le gouvernement manœuvrait pour que le processus n'aille pas au bout, refusant toutes concertations avec le Sénat".
Un nouvel engagement sur l'écologie renié par @EmmanuelMacron et LREM.
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) May 9, 2021
Cela faisait des mois que je prévenais que le référendum n'aurait pas lieu.
Triste pour les 150 @Conv_Citoyenne qui y ont cru.
RV cet après-midi pour les marches #climat et les 20 et 27 juin dans les urnes ! pic.twitter.com/l5ZUQMPchZ
Le réalisateur du film Demain, militant écologiste, garant de la Convention Citoyenne pour le Climat, Cyril Dion a, lui, tweeté que le président de la République "trahit sa parole d'organiser un référendum", après avoir trahi celle "de reprendre sans filtre les mesures" de la Convention.
Après avoir trahit sa parole de reprendre sans filtre les mesures de la @Conv_Citoyenne @EmmanuelMacron trahit sa parole d’organiser un référendum sur la Constitution.
— Cyril Dion (@cdion) May 9, 2021
Aujourd’hui 9 mai nous marcherons, à nouveau, pour le climat.
Rendez vous à 14h à République. pic.twitter.com/RQRlgL47Im
A droite, le sénateur Bruno Retailleau estime que "la manœuvre et l'hypocrisie sera la marque de cette dernière année de mandat". Selon lui, "Macron nous accuse de blocage pour justifier l'annulation d'un référendum dont il ne voulait pas".
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