Climat : quand notre civilisation se sera effondrée en 2093...
"Pendant l'été 2041
de l'hémisphère Nord, la planète fut écorchée vive par des vagues de chaleur
sans précédent qui détruisirent des récoltes sur l'ensemble du globe" relatent en 2093 ces pseudos -historiens avant de revenir sur l'accumulation des
catastrophes, année après année : émeutes de la faim, épidémies, seconde peste
noire, hausse de deux mètres du niveau de la mer et la fin de l'espèce humaine
qui a semblé toute proche.
Les peuples ont été incapables d'agir
Et ce qui les interpelle,
eux qui se sont réfugiés en Chine pour échapper au désastre, c'est un constat qui semble en cette époque lointaine partagé
par tous : "Les peuples de la civilisation occidentale savaient ce qui
leur arrivait mais ils ont été incapables d'enrayer le processus. C'est
l'aspect le plus ahurissant de cette histoire : à quel point ils en savaient
long et combien ils étaient inaptes à agir en fonction de ce qu'ils
savaient".
Et c'est bien cette
inaction que cherchent à comprendre les deux auteurs de ce petit livre, Naomi
Oreskes, une spécialiste de prospective de Harvard et Erik M. Conway, un
historien de la Nasa.
L'influence des lobbies industriels
Le pourquoi de cette
incapacité à agir, c'est ce qui fait l'intérêt de ce livre. Car la prise de
conscience date des années 80, le Groupe
intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) par exemple est créé en
- Depuis les rapports et anomalies climatiques n'ont pas manqué pour alerter et l'opinion et les décideurs. Le plus souvent en vain. Et les auteurs d'expliquer notamment cette inaction par le déni du changement
climatique promu par des lobbies industriels d'autant plus efficaces que
"les institutions politiques, économiques et sociales avaient tout intérêt
à maintenir l'usage des énergies fossiles".
Face à eux des scientifiques
engoncés dans des disciplines trop étroites et qui ont de fait du mal à
présenter une vision globale. Et des autorités politiques passives. Ou qui ont
encore aggravé le phénomène. Ainsi, selon Naomi Oreskes et Erik M. Conway, la
production de gaz de schiste a non
seulement provoqué "une hausse des émissions de CO2 dans
l'atmosphère" mais a aussi en limité l'effort pour les énergies
renouvelables.
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