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Climat : pourquoi il ne faut pas s’enflammer après l'accord entre la Chine et les Etats-Unis

Washington et Pékin ont conclu un accord historique de réduction de leurs émissions de CO2, mais il risque d'être insuffisant pour limiter le réchauffement de la planète. 

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les présidents américain, Barack Obama, et chinois, Xi Jinping, portent un toast lors du banquet final du sommet pour la coopération économique en Asie-Pacifique (Apec), le 12 novembre 2014 à Pékin (Chine).  (GREG BAKER / AFP)

L'avancée est considérable, mais sera-t-elle suffisante ? La Chine et les Etats-Unis se sont fixé, mercredi 12 novembre à Pékin (Chine), de nouveaux objectifs concernant leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2). La Chine s'est ainsi engagée à faire passer à 20% d'ici 2030 la part d'énergies renouvelables dans sa production énergétique, contre moins de 10% en 2013. De leur côté, les Etats-Unis se sont engagés sur une réduction de 26-28% de leurs émissions d'ici 2025 par rapport à 2005.

Si l'accord est considéré comme historique, il risque fort d'être insuffisant pour limiter le réchauffement climatique.

Parce que la Chine ne diminuera ses émissions de gaz à effet de serre qu'en 2030

Premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, la Chine s'est fixé l'objectif d'un pic de ses émissions "autour de 2030", avec l'intention "d'essayer d'y arriver plus tôt" selon la Maison Blanche. Il s'agit certes d'une première, mais concrètement, d'ici là, les émissions ne vont cesser d'augmenter, avant d'enfin baisser. Le changement n'est donc pas pour maintenant.

Parce que l'accord est déjà dénoncé comme irréalisable

L'objectif américain "est à la fois ambitieux et réalisable", a commenté un haut responsable américain, aussi vite contredit par le nouveau leader de l'opposition au Sénat, Mitch McConnell, qui dénonce un "projet irréaliste". Selon le nouveau leader des républicains, l'accord ne sera jamais tenu puisqu'il ne va "faire qu'augmenter les factures et le chômage".

Parce qu'il faudrait aller bien plus vite

Pour les experts du Groupement international d'experts sur le climat (Giec), le temps presse. Dans leur dernier rapport, publié le 2 novembre, ils tirent la sonnette d'alarme et préviennent que si l'on souhaite que le réchauffement climatique se limite à seulement 2°C supplémentaires, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront être réduites de 40% à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître à l'horizon 2100. Un planning bien plus serré que celui adopté par la Chine et les Etats-Unis, qui représentent à eux deux 45% des émissions de CO2 de la planète.

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