Climat : le protocole de Kyoto prolongé de justesse jusqu'en 2020
Un accord à l'arraché.
Après de longues négociations, les pays présents à la conférence de l'ONU sur
le climat organisée à Doha, au Qatar, ont fini par trouver un terrain
d'entente. Samedi, le pays hôte avait proposé un texte de compromis. "Le
mieux est l'ennemi du bien ", avait lâché le représentant qatari.
Problème, cet accord se
retrouve considérablement affaibli après le retrait de la Russie, du Canada et
du Japon. Les pays signataires ne représentent que...15% des émissions mondiales
de gaz à effet de serre. Les deux plus gros pollueurs de la planète, Etats-Unis
et Chine, ne sont toujours pas concernés.
Prolongement du
protocole de Kyoto
C'était moins une. En
l'absence d'accord, le Protocole de Kyoto, qui oblige les pays industrialisés
signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, aurait expiré le
31 décembre. Mais ce nouvel accord ne fixe pas de nouveaux objectifs.
Pour Delphine Batho, la ministre
française de l'Ecologie, cet accord est insuffisant, mais c'est mieux que rien.
"Nous avions des ambitions bien plus élevées que le résultat. Mais le but
c'était qu'il y ait un accord ", explique-t-elle. Elle évoque un
"décalage " et qu'un certain nombre de puissances "ne veulent pas
remettre en cause leur modèle de développement ".
Retrait de la Russie
Le principal échec de
cet accord est sans conteste le retrait de la Russie. Le délégué russe a
expliqué que son pays, la Biélorussie et l'Ukraine étaient contre la décision
de prolonger le Protocole de Kyoto au-delà de 2012.
La Russie souhaitait des
limites moins strictes en ce qui concerne les autorisations d'émissions de
dioxyde de carbone non utilisées.
Déceptions
La question de
l'augmentation de l'aide financière aux pays en développement pour les aider à
lutter contre le réchauffement climatique a été repoussée à 2013.
Les ONG présentes ont
condamné l'accord. Et ont organisé des manifestations improvisées.
Conséquences
désastreuses
Le protocole de Kyoto,
que les Etats-Unis n'ont jamais ratifié, a contraint les 35 pays industrialisés
qui y ont adhéré à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5,2%
par rapport aux niveaux de 1990 sur la période allant de 2008 à 2012.
Les émissions mondiales
de dioxyde de carbone devraient avoir augmenté de 2,6% cette année. Même si
tous les pays respectaient leurs engagements actuels, la température mondiale
augmenterait de plus de 3° d'ici 2100.
Pour le Groupe intergouvernemental d'experts
sur l'évolution du climat (Giec), un réchauffement de plus de 2°C entraînera
une hausse du niveau des mers et des phénomènes extrêmes plus fréquents, tels
qu'inondations, sécheresses ou tempêtes.
Il faudra attendre 2015
pour le grand accord global qui comprendra enfin les plus grands pollueurs, Etats-Unis
et Chine en tête.
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