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Chantier Lyon-Turin : l'interdiction de la manifestation est "irresponsable, dangereuse, inadaptée, disproportionnée", selon l'avocat Arié Alimi

L'avocat Arié Alimi a réagi sur franceinfo ce vendredi à la décision de la préfecture de Savoie d'interdire la manifestation prévue samedi contre le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le chantier du TGV Lyon-Turin, janvier 2023. (MARCO BERTORELLO / AFP)

La décision de la préfecture de Savoie d'interdire la manifestation prévue samedi 17 juin contre le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin "arrivée jeudi à 23h30, est irresponsable, dangereuse, inadaptée, disproportionnée à la réalité de la situation", a estimé vendredi sur franceinfo Me Arié Alimi, avocat d’EELV, Attac et de l'association Vivre et Agir en Maurienne, qui font partie des organisations appelant à manifester. Le recours, formé auprès du tribunal administratif de Grenoble contre l'arrêté de la préfecture, a été rejeté vendredi soir peu avant 20h.

>> Manifestation : les autorités craignent des débordements en marge d’une mobilisation contre le Lyon-Turin

"Rien ne permet de laisser présager des risques quelconques d'atteinte à l'ordre public", affirme Arié Alimi. "La liberté de circulation et la liberté de manifester sont lourdement entravées par ces arrêtés".

L'avocat dénonce "la coutume de l'Etat et des préfectures d'empêcher et de publier les arrêtés d'interdiction la veille des manifestations" et pointe "un très grand nombre d'arrêtés d'interdiction de manifester." Il juge qu'à "chaque fois, des risques de violences sont allégués par les préfectures". Mais selon lui, "elles ne sont jamais étayées".

Aucune intention violente de la part des ONG, selon l'avocat

Arié Alimi rappelle que les organisateurs de la manifestation, "les onze ONG, associations" et notamment les "partis politiques qui sont au Parlement, et qui ont choisi la voie démocratique du dialogue et de la non-violence, n'ont strictement aucune intention violente".

L'avocat juge que le fait que l'association Les Soulèvements de la Terre figure parmi les organisateurs "n'est pas un argument recevable" pour interdire la manifestation. Le gouvernement a "la ferme intention de pouvoir présenter en Conseil des ministres" le 21 juin "le dossier de dissolution" du mouvement, a rappelé son porte-parole, Olivier Véran, mercredi. "Qu'il y ait des organisations qui se joignent à une manifestation, ne justifie pas l'interdiction", selon Arié Alimi. "Sinon, il n'y aurait plus jamais de manifestation, puisqu'il y a toujours des organisations, que l'État accuse de vouloir commettre des violences, qui participent à toutes les manifestations. Cela voudrait dire tout simplement ne plus jamais organiser de manifestations".

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