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La nomination de Christophe Béchu à la Transition écologique fait réagir élus et militants angevins : "L'écologie et lui, ce sont deux mondes séparés"

Le maire d'Angers, membre du parti Horizons d'Edouard Philippe, a été nommé lundi au ministère écologique, en remplacement d'Amélie de Montchalin.

Article rédigé par Thomas Baïetto - Mathilde Gracia
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le nouveau ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, le 1er juin 2022 à Paris. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)

C'est le nouveau visage écologique du gouvernement. Christophe Béchu, éphémère ministre délégué aux Collectivités territoriales, a été nommé, lundi 4 juillet, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en remplacement d'Amélie de Montchalin, défaite lors des élections législatives. Avant son entrée au gouvernement, l'élu de 48 ans était jusqu'ici connu pour être le maire d'Angers, la préfecture du Maine-et-Loire.

Dans la cité angevine, cette nomination suscite des réactions contrastées de la part des élus écologistes et militants associatifs. "A droite, Christophe Béchu est sûrement l'un de ceux qui sont le plus sensibles au sujet écologique", analyse Matthieu Orphelin, ancien député LREM puis écologiste de la ville. "Angers est souvent en tête des classements de villes sur l'environnement. Il y a une vraie tradition. Mais la ville n'est pas encore au maximum de ce qu'elle pourrait faire". Le futur dirigeant de la Ligue de protection des oiseaux voit un "atout" dans le profil du nouveau ministre, sa connaissance des territoires, quand sa prédécesseure venait du secteur privé.

"Il s'est converti parce qu'il a senti le vent tourner"

Militante de l'association Sauvegarde de l'Anjou depuis 24 ans, Florence Denier-Pasquier a bien connu Christophe Béchu comme président du département (en 2004) puis maire d'Angers à partir de 2014. "Vous m'auriez posé la question il y a deux ans, je vous aurais répondu que l'écologie et lui, c'était compliqué", explique celle qui est aujourd'hui secrétaire nationale de France Nature Environnement. "Mais, depuis le début de son deuxième mandat, il a donné des signaux forts, avec par exemple les assises de la transition écologique".

Florence Denier-Pasquier reconnaît la capacité de Christophe Béchu à nouer des compromis mais pointe des positions parfois contradictoires, comme sur l'automobile : "Comme président du conseil départemental, il a dit non au projet de rocade sud. Mais quand il a été élu maire, il a mis la première heure de parking gratuite". Bref, pour elle, le nouveau ministre est "en apprentissage écologique".

Elu d'opposition sur la liste Angers écologique et solidaire, Yves Aurégan tient un discours plus tranché. "Cela m'a beaucoup fait rire (jaune) quand je l'ai appris. L'écologie et lui, ce sont deux mondes séparés. Il y a encore quatre ans, il se moquait des écologistes", analyse le chercheur au CNRS. Pour lui, Christophe Béchu n'a "aucune conviction écologiste", mais s'est "converti parce qu'il a senti le vent tourner" avec l'intérêt croissant de ses administrés pour ces questions. Yves Aurégan lui reproche par exemple une politique très favorable à la voiture, source majeure de gaz à effet de serre, ou encore de défendre une "ligne d'écologie de croissance dite verte, basée sur la technologie"

"Je pense que cette nomination est une mauvaise nouvelle pour l'écologie."

Yves Aurégan, opposant EELV à la mairie d'Angers

à franceinfo

Le nouveau ministre sera surtout jugé sur ses actes. "Ce que j'espère, ce sont des mesures fortes sur la rénovation énergétique, la chasse, les transports et les investissements dès les prochaines semaines pour montrer que les engagements d'Emmanuel Macron ne sont pas que des mots", explique Matthieu Orphelin. A Marseille, pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle, Emmanuel Macron avait lancé : "La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique, ou ne sera pas".

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