Biodiversité : de nombreuses espèces menacées dans les zones humides de la Brenne
Près de 70% des animaux sauvages ont disparu depuis 1970, rapporte WWF. Jusqu'ici, la déforestation était la principale cause, avec la surpêche et le braconnage. Demain, ce sera le réchauffement climatique. Reportage dans le parc de la Brenne, une zone humide qui s'assèche et voit disparaître des espèces.
C'est une mosaïque d'eaux, de forêts, de landes et de prairies. Avec ses 3 000 étangs, le parc naturel régional de la Brenne (Indre) est l'un des plus importantes zones humides de France. Sa richesse écologique est exceptionnelle, mais fragile. Depuis l'observatoire niché au cœur du parc, le directeur de la réserve, Albert Millot, guette l'arrivée des oiseaux migrateurs : jusqu'à 260 espèces différentes. Il espère surtout voir, sans trop y croire, un Butor étoilé, un héron du nord de l'Europe qui bâtit son nid a la surface des étangs. Avec la sécheresse, il se fait de plus en plus rare.
69% des populations d'animaux ont disparu depuis 1970
"On a de plus en plus de difficultés à avoir des niveaux d'eau favorables dans les étangs, ce qui fait que le niveau d'eau dans les roselières diminue. À partir du moment où on a plus d'eau dans la roselière, le Butor ne vient plus nicher. On avait 20 à 25 mâles chanteurs, à l'heure actuelle, on est en dessous de cinq à six mâles chanteurs", explique Albert Millot. Il ne resterait plus que 250 Butor étoilés en France, soit deux fois moins qu'il y a 10 ans, à cause de la sécheresse. L'absence de pluie a également asséché les marais, qui étaient le refuge hivernal des Cistudes, des tortues d'eau douce.
Le danger vint également d'autres espèces, plus exotiques, comme du ragondin, qui envahissent la Brenne. Au total, 69% des populations d'animaux ont disparu depuis 1970, et 83% pour les milieux d'eau douce.
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