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Baptême d’hydrolienne en Bretagne

La première turbine sous-marine en France a été baptisée à Bénodet. Elle sera immergée lundi, avec l'espoir de lancer une filière de production d'électricité à partir des courants marins.
Article rédigé par franceinfo
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Sabella DO3, du nom des vers de mer (sabelles) qui "savent se servir des courants pour capter leur nourriture", se présente comme un drôle d'engin jaune formé de tubes supportant un rotor bleu de 3 mètres de diamètre. Ce prototype de sept tonnes, construit à l'échelle d'un tiers, devrait reposer à partir de lundi à 19 m de profondeur dans l'estuaire de l'Odet, une rivière du sud du Finistère.

Après la période de tests, le projet vise à installer une première hydrolienne de 200 kW, suivie de cinq engins de même puissance (1 MW en tout) dans des sites à plus forts courants marins au large de la Bretagne comme le Raz de Sein (3,5 mètres/seconde) ou entre les îles d'Ouessant et de Molène (4m/sec), soit 5 millions d'euros d'investissements pour chacune des deux phases.

"Le potentiel des courants marins en France représente 3 à 5 GW, soit 2 à 3% de la production française", assure M. Daviau. Ce "gisement énergétique" pourrait être recueilli par 5.000 machines, avec 5.000 emplois directs à la clé et un coût du kw entre 0,03 et 0,04 euro (contre 0,028 euro sortie nucléaire), selon lui.

Les promoteurs de Sabella comptent sur l'engouement actuel pour les énergies vertes et bleues pour convaincre investisseurs publics et privés, même si le coût du rachat du kw par EDF n'a été fixé qu'à 0,15 euro pour l'énergie hydrolienne. Ce coût s'élève à 0,25 euro en Grande-Bretagne, le pays "leader dans le monde", où plusieurs machines sont immergées en pleine mer pour être testées, selon M. Daviau. Des projets existent également aux Etats-Unis.

Le baptême de Sabella est un "acte fondateur pour la Bretagne", a estimé à Bénodet le président de la région, Jean-Yves Le Drian (PS). Il a annoncé le lancement, dès 2008, d'un schéma régional sur les énergies marines ainsi que la candidature de Brest pour accueillir un centre de recherche et d'essais d'envergure nationale. L'ambition est "de fournir d'ici 2020 environ 10% de la consommation électrique" de la Bretagne, déjà dotée d'une usine marémotrice dans l'estuaire de la Rance, près de Saint-Malo.

Caroline Caldier avec agences

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