Augmentation rapide de la température des océans : "On imaginait ça pour 2040 ou 2050", confie le biologiste et océanographe Gilles Boeuf

L'augmentation de la température des océans entraîne une élévation du niveau de l'eau, qui menace certaines îles et leur population.
Article rédigé par franceinfo
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Les gens nagent dans l’océan à la plage de Milady à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 23 août 2023, pendant une vague de chaleur. (GAIZKA IROZ / AFP)

"On imaginait ça pour 2040 ou 2050", confie le biologiste et océanographe Gilles Boeuf, invité sur franceinfo lundi 30 septembre, alors que le rythme de réchauffement des océans a presque doublé depuis 2005 selon un rapport de l'observatoire européen Copernicus publié lundi.

Cette augmentation de la température des océans a de nombreuses conséquences, explique le spécialiste, ancien président du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. "Dès qu'une masse d'eau est plus chaude, elle contient moins d'oxygène", détaille l'océanographe. Or, plus l'eau est chaude, plus les espèces marines comme les poissons ont besoin d'oxygène pour vivre. Ainsi en Méditerranée, "tout ce qui peut bouger s'en va", raconte-t-il. Gilles Boeuf s'est vu remettre récemment une dorade coryphène "pêchée à Arcachon", alors que ce poisson vient "des Antilles". "Au large de Brest, les poissons font à peu près 25 kilomètres par an vers le nord depuis une trentaine d'années", rajoute-t-il.

Produire moins de gaz à effet de serre

L'augmentation de la température des océans entraîne aussi une élévation du niveau de l'eau, qui menace certaines îles et leur population. "Une masse d'eau plus chaude prend plus de place", explique Gilles Boeuf, qui rappelle que comme l'eau chauffe "les glaciers continentaux fondent". L'océan monte donc "beaucoup plus vite en ce moment qu'il ne l'a fait depuis les 4 000 ans passés". L'évaporation est aussi plus forte lorsque l'océan chauffe, ce qui peut entraîner plus de tempêtes, d'ouragans et d'inondations.

Enfin, alors que l'océan piège "entre 25 et 35 % du CO2", les chercheurs se demandent aujourd'hui "s'il va pouvoir faire ça ad vitam æternam", confie Gilles Boeuf. Il appelle donc "se retrousser les manches" pour que des mesures soient mises en place "pour produire moins de gaz à effet de serre".

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