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Au moins trois nouveaux cadavres de sangliers ont été trouvés ce matin dans l'estuaire de la rivière Le Gouessant

Dix-huit sangliers avaient déjà été découverts la veille, mardi, dans l'estuaire du Gouessant, qui débouche à Morieux sur la plage Saint-Maurice, fermée au public pour cause d'algues vertes.Mardi midi, les cadavres des derniers marcassins ont été emmenés pour analyses, alors qu'un camion chargé d'algues vertes quittait les lieux après ramassage.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La plage de Morieux, près de Saint-Brieuc, interdite au public en raison de la présence d'algues vertes (24/07/2011). (AFP PHOTO DAMIEN MEYER)

Dix-huit sangliers avaient déjà été découverts la veille, mardi, dans l'estuaire du Gouessant, qui débouche à Morieux sur la plage Saint-Maurice, fermée au public pour cause d'algues vertes.

Mardi midi, les cadavres des derniers marcassins ont été emmenés pour analyses, alors qu'un camion chargé d'algues vertes quittait les lieux après ramassage.

La préfecture des Côtes-d'Armor a demandé lundi des analyses complémentaires à l'autopsie de 8 sangliers retrouvés sans vie samedi sur cette plage fermée à cause de la présence d'algues vertes.

Le président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian (PS), a appelé mercredi à "la plus grande transparence". "J'appelle à la plus grande transparence sur les causes de cette mortalité brutale et surprenante. Nous souhaitons que les résultats d'analyse soient connus le plus rapidement possible", a affirmé le président de région, venu exprimer "solidarité et soutien" aux élus locaux.

Les résultats de recherche de H2S (hydrogène sulfuré) dégagé par la putréfaction ne seront pas connus avant le milieu de la semaine prochaine. Il faudra attendre deux à trois semaines pour les recherches toxicologiques, selon la préfecture qui, à ce stade, "n'exclut aucune hypothèse" sur les causes des morts.

Des analyses de l'eau d'un barrage prélevée dimanche se trouvant à proximité ont montré la présence de "cyanobactéries produisant des toxines à des doses inférieures au seuil de danger. De surcroît, les autopsies n'ont pas permis de faire apparaître des lésions qui auraient été provoquées par ces toxines identifiées", selon un communiqué publié mercredi soir par la préfecture des Côtes d'Armor. "De nouveaux prélèvements d'eau ont été réalisés ce jour (..) les résultats seront connus jeudi", ajoute la préfecture qui s'est "attaché l'expertise du professeur Luc Brient, professeur à la faculté des sciences de Rennes et spécialiste des cyanobactéries". Des prélèvements de vase et des prélèvements atmosphériques d'hydrogène sulfuré ont révélé des taux loin de la dose mortelle, selon la même source. Le lien avec les algues vertes n'est pas établi mais pas exclu, selon les autorités.

Ces morts successives d'animaux - 18 cadavres mardi et une dizaine d'autres depuis juillet - ont relancé la polémique sur la prolifération et la dangerosité des algues vertes. Ces algues, qui existent à l'état naturel, ne deviennent dangereuses qu'en état de décomposition.

L'autopsie de deux premiers marcassins morts sur la plage Saint-Maurice le 7 juillet avait montré qu'ils avaient succombé à un "étouffement dû à une présence de vase dans les voies aériennes supérieures", selon la préfecture des Côtes-d'Armor. Celle-ci avait écarté tout lien entre la mort des animaux et la présence de poches de gaz généré par les algues vertes entassées à proximité.

Mais les associations de défense de l'environnement avaient rapidement signalé les lacunes des autopsies, ce qui ne permettait pas à leurs yeux d'écarter la possibilité d'une mort provoquée par l'hydrogène sufuré dégagé par les algues vertes en décomposition: pas de quantification du taux d'H2S dans le sang des animaux, pas d'analyse des poumons pour voir si les alvéoles pulmonaires étaient touchées par le H2S, notamment.

Pour la première fois, les services de l'Etat ont accepté d'effectuer des analyses toxicologiques complémentaires dans des laboratoires spécialisés. "On ne peut pas préjuger du résultat. Mais au moins, avec ces analyses, si les résultats sont négatifs, on sera certains d'avoir écarté une hypothèse qui est aujourd'hui une hypothèse plausible", à savoir la mort des animaux par H2S, a commenté Gilles Huet, délégué général d' Eau et Rivières de Bretagne.

La préfecture a, par ailleurs, demandé des analyses de l'eau d'un barrage se trouvant à proximité, en n'excluant pas qu'elle ait pu contaminer les animaux, selon Philippe de Gestas, le secrétaire général de la préfecture des Côtes-d'Armor.

De premières analyses de l'eau d'un barrage se trouvant à proximité ont montré mardi soir la présence d'un taux de "cyanobactérie microcystis) qui se trouve au-dessus du seuil d'alerte mais en dessous du seuil de danger", selon la préfecture des Côtes-d'Armor.

Des mesures d'hydrogène sulfuré, un gaz toxique émis notamment lors de la putréfaction des algues vertes, ont par ailleurs été effectuées et les résultats seront publiés mercredi, selon la même source.

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