Après une année difficile en 2009, les producteurs de pommes sont plus optimistes pour 2010 malgré la crise du secteur
Les prix devraient remonter, ce qui n'empêche pas la filière française de perdre du terrain sur le marché mondial où elle a été l'un des leaders.
La récolte de pommes devrait approcher 1,6 million de tonnes, en repli de 5% par rapport à celle de l'an dernier, a annoncé mardi M. Sauvaître, président de l'association nationale pommes -poires (ANPP).
En 2009, les producteur ont vendu à perte
Pour 2010, les producteurs ont "vraiment l'espoir de dépasser leurs prix de revient" alors que l'an dernier ils avaient du vendre à perte, entre 15 et 27 centimes le kg, contre des prix de revient évalués entre 35 et 37 centimes le kg.
Pour le consommateur, les prix devraient augmenter en 2010 d'une trentaine de centimes le kilo, les pommes atteignant ainsi un prix moyen au détail de 1,80 à 1,90 euro le kg.
Avec cette récolte, les producteurs de pommes se lancent dans une offensive de charme auprès des consommateurs à qui ils veulent "donner envie" d'acheter "des pommes cueillies à la main, cultivées en France et que l'on mange sans avoir à les éplucher".
Le but est aussi et surtout "de maintenir les vergers et les emplois qui vont avec", soit 40.000 salariés temps plein, a souligné de son côté le député UMP Jacques Remiller, président du groupe d'études sur les fruits et légumes à l'Assemblée nationale.
Exportations : la France passe derrière la Chine
Depuis dix ans, la France ne cesse de perdre du terrain face à la "concurrence effrénée" d'autres pays. A l'instar de représentants d'autres filières agricoles, M. Sauvaître dénonce le "problème de compétitivité" de la France, handicapée, selon lui, par des coûts salariaux élevés et une réglementation environnementale sévère.
Avec quelque 2,2 millions de tonnes, les Français étaient les premiers producteurs européens en 2000. En 10 ans, la France a perdu 25% de ses vergers de pommes et se retrouve désormais en troisième position derrière la Pologne (1e) et l'Italie (2e).
La France a aussi été le premier exportateur mondial de pommes, place que lui a désormais ravi la Chine. A elle seule, celle-ci assure près de la moitié de la production mondiale.
Plus grave encore, depuis une dizaine d'années l'Hexagone ne cesse d'augmenter ses importations en provenance de ses voisins belges et italiens ainsi que de l'hémisphère sud (Chili, Argentine, Afrique du Sud, Nouvelle Zélande). Ainsi, de 20 à 30.000 tonnes, les importations sont passées à 150.000 tonnes l'an dernier.
La pomme reste le fruit préféré des Français
La pomme est le fruit le plus vendu en France devant l'orange et la banane. Les Français en consomment chaque année environ 20 kg, deux fois moins toutefois que les Allemands.
L'agriculture intensive, dans les années 60, a entraîné un appauvrissement des variétés au profit de la Golden. En 1900, plus de 1.000 variétés étaient recensées en France.Au fil des années, d'autres variétés ont réussi à s'imposer. Dans le trio de tête, outre la Golden, figurent la Gala (248.000 tonnes), créée en 1920 en Nouvelle-Zélande, et la Granny Smith (176.000 tonnes), apparue en Australie en 1868 grâce à un semis réalisé par une vieille dame, Marie Ana Smith, d'où son nom Granny (grand'mère) Smith.
Une bonne trentaine de variétés sont commercialisées en France. D'autres, très anciennes qui avaient disparu des vergers réapparaissent et sont très prisées par le consommateur.
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