C’est un peu la signature de Greenpeace.Le mouvement écologiste est connu pour les opérations spectaculairesqu’il organise afin d’attirer l’attention des citoyens et des pouvoirspublics. Le 5 décembre dernier, neuf militants s’étaient ainsi retrouvésà la Une de l’actualité. Ils avaient réussi à pénétrer dans l’enceinte"très sécurisée" de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine dansl'Aube. Parallèlement, le même jour, d’autres actions similairess’étaient également déroulées avec plus ou moins de réussite sur lessites de Blayais en Gironde, de Chinon en Indre-et-Loire ou encore deCadarache dans les Bouches-du-Rhône. A Nogent-sur-Seine les neufsmilitants avaient déjoué la surveillance des gendarmes pendant près de14 heures. Ils souhaitaient attirer l’attention sur les failles desécurité de nos installations nucléaires.Une affaire qui remonte jusqu'au plus haut sommet de l'EtatLecoup avait réussi faisant la Une de la presse. Les images avaient étédiffusées dans tous les grands journaux télévisés entrainant denombreuses réactions du monde politique. On y voyait notamment unebanderole dépliée sur le dôme de l’un des deux réacteurs et qui disaitque "le nucléaire sûr n’existe pas". L’Elysée avait commenté l’affaire, le président de la République qualifiant l’opération "d’irresponsable " et susceptible de "mettre en danger la vie"de personnes. Autre conséquence de cette intrusion, le ministre del’Intérieur, Claude Guéant qui avait reconnu des "défaillances", avaitdans la foulée annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans nosinstallations.L’affaire arrive aujourd’hui devant la justiceCematin s’est donc ouvert le procès des neufs militants responsables del'intrusion. Les six femmes et trois hommes, âgés de 22 à 60 ans, sontarrivés au tribunal soutenus par quelques dizaines de personnes. Unebanderole de Greenpeace a été déployée sur laquelle on pouvait lire "lacitoyenneté n’est pas un crime". On sait déjà que leurs avocats vontdemander "la clémence " des juges avec cet argument que l’actionétait légitime et justifiée puisqu’à la suite de leur action, lePremier ministre, François Fillon a demandé un audit sur la sécurité descentrales. Reste qu’il n’est pas demandé aux juges de se prononcer surun débat politique mais sur des faits établis.Quatre à six mois de prison ont été requis à l'encontre des militants de l'organisation. Le jugement devrait êtremis en délibéré.