Algues vertes: manif dans les côtes d'Armor
Des centaines de personnes ont manifesté dimanche leur soutien au maire de Saint-Michel-en-GrèveDes centaines de personnes ont manifesté dimanche leur soutien au maire de Saint-Michel-en-Grève
Après la mort sur la plage de la commune d'un cheval, qui pourrait avoir été tué par des gaz émanant d'algue vertes en décomposition, le cavalier, sauvé par des témoins, va porter plainte "contre x" dans les jours à venir.
Parmi les manifestants, des maires des communes voisines réclament "des mesures" contre la prolifération des algues vertes.
Début août, le cheval s'était enlisé dans une zone où se trouvaient des amas d'algues. Son cavalier,Vincent Petit, avait perdu connaissance. Il avait été sauvé in extremis par des témoins intervenus très rapidement.
Pierre Philippe, un médecin urgentiste de Lannion a confirmé que les algues pouvaient être mortelles "dans certains cas en état de putréfaction". Il a conseillé de ne pas s'approcher "d'un tas en décomposition". Ces algues, les ulves, dégagent alors de l'hydrogène sulfuré.
Me Vincent Le Luyer, l'avocat de Vincent Petit a précisé aux manifestants que son client "ne met pas en cause personnellement le maire de Saint-Michel-en-Grève, mais le code des collectivités territoriales implique le maire comme responsable de la sécurité publique sur les plages".
Pour les maires des communes voisines, la prolifération des algues vertes est liée à la pollution des eaux par l'agriculture et l'élevage intensifs, casse-tête pour des dizaines de communes bretonnes depuis plus de 30 ans.
L'Etat nie sa responsabilité
En octobre 2007, le tribunal administratif de Rennes avait jugé l'Etat responsable de la prolifération des ulves sur le littoral breton mais ce dernier a fait appel de la décision.
Pour leur part, des associations écologistes présentes dimanche sur les lieux ont appelé à signer des plaintes individuelles contre le préfet des Côtes d'Armor. Il est accusé de n'avoir "pris aucune mesure visant à faire ceser cette pollution".
Les communes frappées au porte-monnaie et dans leur chair
La maire de la commune où a eu lieu le drame, René Ropartz, va devoir trouver 150.000 euros dans le budget de sa commune de 480 habitants pour faire ramasser les algues indésirables. De nature optimiste, il souligne que "la mort du cheval peut être l'occasion pour que les choses bougent et que l'on fasse enfin quelque chose" mais également prudent, il regrette que "Le sujet n'a même pas été abordé au Grenelle de l'environnement". "Les différentes autorités de l'Etat" nous ignorent.
Pour sa part, Mario Scotto, patron de l'hôtel de la Plage, estime que "Les algues vertes constituent un préjudice énorme". Son établissement est le dernier de la communes qui en comptait encore six dans les années 1950.
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