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Algues vertes: l'engagement de Fillon

L'Etat va "prendre à sa charge", cette année, le nettoyage des plages bretonnes, a annoncé jeudi le Premier ministre
Article rédigé par France2.fr
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La question de la nocivité des gaz émis par les algues vertes a été relancée après la mort d'un cheval le 28 juillet (© France)

L'Etat va "prendre à sa charge", cette année, le nettoyage des plages bretonnes, a annoncé jeudi le Premier ministreL'Etat va "prendre à sa charge", cette année, le nettoyage des plages bretonnes, a annoncé jeudi le Premier ministre

"Ces pollutions présentent un danger pour la santé. Une étude a démontré la toxicité de ces algues vertes dans une certaine concentration", a souligné François Fillon.

De retour de vacances, le chef du gouvernement est venu constater la propagation de l'algue Ulva Armoricana sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor).

Fin juillet, sur cette plage de Saint-Michel-en-Grève, un cheval enlisé dans une zone mouvante est mort après avoir inhalé du gaz dégagé par des algues en décomposition accumulées. Son cavalier de 27 ans, qui avait perdu connaissance, a pu être sauvé par des témoins intervenus très rapidement.

"L'Etat va prendre toutes ses responsabilités et va prendre à sa charge le nettoyage des plages qui sont les plus touchées et sur lesquelles il peut y avoir un risque de santé publique", a annoncé François Fillon après la publication d'une étude commandée par le ministère de l'Ecologie. Jeudi matin, il avait indiqué dans le quotidien Ouest-France que cette aide de l'Etat était "exceptionnelle", pour "cette année".

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a confirmé qu'en "certains points on a constaté des concentrations qui étaient deux fois les doses mortelles", en présence des maires des quatre communes les plus concernées et d'élus de la majorité et de l'opposition.

Une étude pointe la toxicité des algues vertes


L'étude, demandée par les pouvoirs publics à la suite de la mort du cheval, démontre les dangers des algues vertes. Des prélèvements effectués dans la baie de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor) révèlent une concentration en hydrogène sulfuré qui "avoisine les 1000 ppm" (point par million). On sait qu'au-delà de 500 ppm, la dose peut être mortelle.

"Les mesures réalisées sur le site de Saint-Michel-en-Grève (...) ont montré ponctuellement que le gaz émis par les sédiments contenant notamment des algues vertes en décomposition pouvait être dangereux", indique le rapport réalisé par l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris). "Quand il y a décomposition d'algues, il y a bien une concentration d'hydrogène sulfuré au-delà des doses mortelles", selon Chantal Jouanno, citée par Ouest-France.

Ce phénomène des algues vertes, qui affectent une partie du littoral breton provoquant des nuisances olfactives importantes, est dû en partie aux engrais de l'agriculture (nitrates) mais aussi à certaines activités urbaines et industrielles.

Cohn-Bendit tacle Fillon


Daniel Cohn-Bendit a estimé jeudi que François Fillon, qui a visité des plages bretonnes envahies par les algues vertes dont il a confirmé le "danger pour la santé", s'était "mis à la mode écolo". Les algues vertes, "les écolos, ça fait 20 ans qu'ils en parlent, tout le monde sait que c'est lié aux nitrates. Que François Fillon découvre maintenant le nitrate en Bretagne, formidable! C'est un gouvernement hyper-sensible au problème", a ironisé le leader d'Europe-Ecologie. "On va voir, après avoir découvert cette catastrophe des algues, ce qu'il va proposer contre", a-t-il ajouté en marge des Journées d'été des Verts à Nîmes.

Le PS dénonce "le double langage" de Fillon


Le Parti Socialiste dénonce "le double langage de M. Fillon" à propos des algues vertes, estimant que le Premier ministre "ne peut pas honnêtement dire que l'Etat est mobilisé pour réduire les nuisances". Dans un communiqué publié jeudi, le PS indique encore: "Contrairement aux déclarations de M. Fillon de ce jour, le gouvernement refuse d'agir alors que la France a été condamnée en 2008 par la Cour de justice des communautés européennes pour la non-application des règles européennes en matière de lutte contre la pollution de l'eau."

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