En Tunisie, Sidi Bouzid enrage, après la victoire d'Ennahda
Mais que se passe-t-il à Sidi Bouzid ? Cette localité, encore inconnue des guides touristiques il y a un an, qui devint ensuite le berceau de la révolution de Jasmin, semble entrer encore une fois en révolte, alors que viennent de se tenir les premières élections libres du pays.
Hier soir, environ un millier de personnes, selon le ministère tunisien de l'Intérieur, ont manifesté contre l'invalidation de six listes du candidat arrivé en tête des législatives dans la circonscription de Sidi Bouzid. Ce riche homme d'affaires, qui menait campagne à distance depuis Londres sous l'étiquette Pétition populaire, avait obtenu 19 sièges dans l'assemblée constituante. Mais une majorité a été annulée pour cause d'infraction aux règles de financement de la campagne électorale.
"Sa disqualification a provoqué un sentiment de colère, d'humiliation à Sidi Bouzid ", témoigne Zouhir Ouled Ahmed, le principal d'un collège de la ville, joint par France Info.
"Sidi Bouzid est en feu"
La manifestation a donc dégénéré, quelques dizaines de personnes s'en prenant au tribunal de la ville mis à sac et pillé, aux bureaux du maire et aux locaux du parti vainqueur Ennahda. Ces troubles ont duré jusqu'à 4h du matin. Une quinzaine de personnes ont été interpellées.
Après cette nuit agitée, les écoles sont restées fermées. La ville semblait ce matin sonnée mais calme, mais selon le correspondant de Reuters, une foule de manifestants s'en serait pris aux bureaux du gouverneur. L'armée aurait alors tiré en l'air et utilisé des gaz lacrymogènes.
"La ville est en feu. Et ca ne va s'arrêter maintenant", raconte le principal du collège.
Cécile Quéguiner, avec agences
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