En Syrie la situation des civils est "désespérée" selon l’ONU

Le tableau de la situation des civils en Syrie dressé par
Paulo Pinheiro, le président de la commission d’enquête internationale sur la
Syrie, fait frémir. Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, le Brésilien a expliqué aux 47 pays membres que "la situation désespérée des
civils doit être traité comme une urgence absolue" .

Il a
ainsi relevé que depuis le début de la révolte, il y a un an, 70.000 personnes
ont été déplacées en raison des violences et des milliers d’autres ont choisi
l’exode vers le Liban, la Jordanie et la Turquie.

Plus encore, le président note l’obstruction des autorités en matière d’accès
humanitaire. Il plaide pour un accès "sans entrave qui doit être accordé
comme une règle générale, pas une exception" . Pour le moment l’accès
accordé par Damas aux organisations est qualifié de "limité" . 

"Du temps a été perdu et des occasions manquées (...) Beaucoup sont morts en l'absence de traitement médical approprié.

Au siège de l’ONU, à New York, le Conseil de sécurité a de
nouveau examiné la situation en Syrie. La France, à travers son ministres des
Affaires étrangères Alain Juppé, a réaffirmé que "les crimes du régime syrien ne
sauraient rester impunis" parlant de "crime contre l’humanité" . Il a
également appelé la Chine et la Russie à entendre "la voix des Arabes" . Ces deux
pays ont déjà mis leur véto à deux projets de résolution.

Un appel que Moscou ne semble pas vouloir prendre en compte. Sergueï
Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a affirmé que le Conseil de
sécurité de l’ONU était "manipulé" sur la crise syrienne comme il
l’avait été sur la Libye. Il considère également que les encouragements donnés
à l’opposition armée syrienne constituent des "recettes risquées
d'ingénierie géopolitique qui ne peuvent aboutir qu'à une extension du
conflit" .

Dans le même temps le nombre de morts continue de
s’allonger dans le pays. L’armée syrienne a de nouveau bombardé la ville
rebelle d’Idleb dans le nord-ouest de la 
Syrie. Au moins 18 personnes, essentiellement des militaires ont été
tués aujourd’hui dans des violences à travers le pays.