En Somalie, l'insécurité grandit en même temps que la famine
Ils attendent des heures une ration alimentaire, avant de repartir le plus vite possible dans leurs abris, de peur d'être dépouillés
de leur nourriture en chemin. Plus de 100.000 Somaliens, qui ont quitté leurs campagnes pour tenter d'échapper à la famine, s'entassent dans des camps de fortune à Mogadiscio ou en Ethiopie.
Des camps où règne la loi du plus fort : vols de nourriture, viol des femmes réfugiées.
"Je pense qu'il y aura plus de violence dans les camps à mesure que le
temps passera" , prévient Jo Hegenauer, coordinateur pour le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au camp éthiopien Dolo Ado, qui compte près de 120.000 personnes.
Dans la capitale Mogadiscio, la situation n'est guère plus sûre. Depuis des mois, la ville est le théâtre de violents affrontements entre les forces gouvernementales et les shebab, les insurgés islamistes. A la surprise générale, la plupart des miliciens se sont retirés de la capitale ces derniers jours. Quelques commerçants ont même décidé de rouvrir leurs commerces dans le marché de Bakara, ancien bastion des shebab.
Mais le calme est précaire, d'autant que des combats se tiennent toujours dans les quartiers nord et est de la ville.
Les shebab auraient-ils tout simplement changé de stratégie, faisant croire à une défection pour prendre les forces gouvernementales par surprise ? C'est ce que pensent les habitants de Bakara. "Les shebab sont encore dans le coin " affirme l'un d'eux, alors que le son d'une rafale se fait entendre au loin. "C'est calme maintenant mais on ne sait pas ce qui peut arriver" .
Dans ce contexte d'insécurité, le gouvernement somalien a demandé à l'ONU la création d'une "force humanitaire spéciale ", qui aurait deux objectifs : "sécuriser et protéger les convois d'aide alimentaire " ainsi que "protéger les camps, stabiliser la ville et combattre les actes
de banditisme et de pillage" comme l'a énuméré le Premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali.
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