En Israël, gouvernement et opposition scellent un accord surprise

Les
négociations ont été menées dans le plus grand secret alors même que la
Knesset, le Parlement, s’apprêtait à voter sa propre dissolution. Le Premier
ministre Benjamin Netanyahu et le chef de l’opposition Shaul Mofaz ont scellé
un accord historique. Il permet d’éviter des élections législatives anticipées.

Lors d’une
conférence de presse conjointe avec Shaul Mofaz, qui s’est emparé du parti
centriste Kadima il y a six semaines, Benjamin Netanyahu a expliqué cet accord

"Quand j'ai
constaté que la stabilité de ma coalition était menacée, j'ai eu envie de tenir
des élections. Mais quand j'ai vu que je pouvais former une vaste coalition,
j'ai compris que je n'avais pas besoin des élections."

De son côté Shaul Mofaz,
qui avait jusqu’à présent toujours refuser de rejoindre le gouvernement d’un "menteur" (en parlant de Benjamin Netanyahu, a précisé les raisons de son revirement.

"Le
fait que Kadima n'a pas fait partie de la coalition gouvernementale a été une
erreur historique. Aujourd'hui nous la corrigeons"

Dans les faits, Shaul
Mofaz doit devenir vice-Premier ministre et ministre sans portefeuille de la plus vaste coalition jamais vue dans le pays. Aucun
autre membre de son parti ne rentrera au gouvernement. En revanche, plusieurs d’entre
eux doivent obtenir des postes importants au sein de la commission
parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense et à celle des affaires
économiques.

Cet accord d’union nationale prévoit
une relance du processus de paix avec les Palestiniens et assure le vote du
budget de l’État. Il s’inscrit également dans un contexte de tension
grandissante avec l’Iran.

Les partisans de Shaul Mofaz mettent d’ailleurs en
avant l’expérience militaire de ce dernier. Elle pourrait être utile à Benjamin
Netanyahu en cas d’attaque contre l’Iran et son programme militaire. "Une
menace existentielle" pour le pays souligne le Premier ministre.