Cet article date de plus de douze ans.

Election US : Sandy brouille les postures de campagne

La tempête a quitté le territoire américain, mais mercredi, Mitt Romney repartait déjà en campagne en Floride. Le candidat républicain à la Maison Blanche a cependant évité d'attaquer frontalement son adversaire, Barack Obama, occupé dans les médias à gérer la crise causée par la tempête. Une attitude volontaire qui, si l'on en croit une étude parue en 2011, pourrait lui rapporter un surcroît de popularité. Ou, au moins, ne pas le faire s'effondrer dans les sondages...
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Les malheurs des uns font souvent le bonheur des autres :
l'adage est simplet mais pourrait bien profiter au candidat Barack Obama... Tout
occupé qu'il est à gérer la crise causée par la tempête Sandy, le candidat
démocrate pourrait en tirer avantageusement profit. C'est ce que laissent
présager les conclusions d'une étude publiée en 2011 par l'American Journal of
Political Science
, au terme de laquelle il apparaît que la population, après
une catastrophe naturelle, punit généralement ses dirigeants dans les urnes.
Comme un bouc-émissaire, en somme. Elle le fait d'ailleurs d'autant plus
volontiers quand elle estime que ledit dirigeant a démérité dans ses efforts
pour la reconstruction post-catastrophe.

Prendre le balai avec l'Amérique et retrousser ses manches

Il s'agit donc de ne pas ménager sa sueur. Dont acte :
à quelques jours de l'élection, l'actuel président des Etats-Unis monopolise la
parole médiatique
. Tantôt, il s'affiche au chevet des victimes, tantôt devant
des ruines. Pour enfin lâcher, devant la presse internationale qui le suivait
au New-Jersey, un vibrant "Nous serons là sur le long terme" .
Il y a quelqu'un à la barre, bien décidé à en découdre avec le sort qui afflige
l'Amérique meurtrie. Le président est bien là, et il n'abandonnera pas ses
concitoyens : "La priorité à l'heure actuelle est de rétablir le
courant. Et dès que le courant sera rétabli (...) il y aura évidemment du
nettoyage à faire"
, explique-t-il, pragmatique. Comme prêt à prendre
le balai avec l'Amérique toute entière.  

En ce, il aurait retenu la leçon de Georges W. Bush et sa
gestion médiatique calamiteuse de la tempête Katrina : arrivé trop tard
sur les lieux, trop longtemps silencieux, trop longtemps trop loin des
Américains. Trop longtemps "planqué", en somme. Obama, tout
sourire, retrousse donc ses manches : mieux qu'un épuisant meeting, il
peut ainsi se rapprocher des élans communautaires et des services locaux,
particulièrement actifs en de telles circonstances.

La délicate posture du candidat Romney

Son adversaire, Mitt Romney, lui, joue gros : il s'agit
d'être présent médiatiquement face à Obama, mais aussi de ne surtout pas
laisser penser que sa campagne a pris le pas sur l'intérêt général, dont le
président des Etats-Unis, fût-il Barack Obama, est le garant. Alors, Mitt
Romney ménage ses sorties : au moins pour un temps, finies les habituelles
formules choc contre le président. Depuis lundi soir, moment où Sandy a frappé le
nord-est du pays
, pas une seule attaque contre l'équipe démocrate. Il préfère
jouer la carte de la solidarité des Américains aux sinistrés, se fendant d'un
"Si vous avez un ou deux dollars à dépenser, s'il vous plaît
envoyez-les, et continuez de prier pour tous les sinistrés
", écrans
diffusant des messages de la Croix-Rouge à ses côtés.

Ne pas y voir de l'angélisme. La bataille reprendra vite, le candidat l'a
rappelé mercredi : "Le rassemblement, nous y assisterons aussi le
7 novembre
". C'est-à-dire au lendemain de l'élection.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.