Egypte : une vidéo embarrasse le pouvoir
La vidéo, diffusée par les chaînes de télévision égyptiennes et visible sur Internet, suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux. On y voit des policiers anti-émeutes malmener un homme nu, le bousculer, le taîner au sol, puis l'embarquer dans un fourgon blindé. La scène se déroule vendredi soir lors de la répression d'une manifestation devant le palais présidentiel au Caire, répression qui a fait un mort et des dizaines de blessés. La vidéo en question :
"Les images horribles et déshonorantes montrant des officiers de la sécurité centrale et des policiers traînant et battant sauvagement un homme complètement nu autour du palais présidentiel doivent conduire à une démission immédiate du ministre de l'Intérieur ", a réagi samedi Khaled Daoud, porte-parole du Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition mais peu considérée par les manifestants.
La présidence "attristée par des images choquantes"
De son côté, la présidence s'est déclarée "attristée par les images choquantes de certains policiers traitant un manifestant d'une manière qui n'est pas conforme à la dignité humaine et aux droits de l'Homme ". En soirée samedi, le ministre de l'Intérieur a présenté des excuses, évoqué un "acte isolé " et annoncé l'ouverture d'une enquête. Il s'est dit "prêt à démissionner si cela arrange le peuple ".
La victime modifie son témoignage
Selon le parquet, l'homme que l'on voit sur la vidéo a été appréhendé en possession de cocktails Molotov. Dans un premier temps, cet ouvrier de 50 ans, a raconté à la télévision qu'il avait été "malmené " et déshabillé par des manifestants puis qu'il avait résisté aux policiers avant de comprendre "qu'ils essayaient de (le) sauver ". Ses proches ont dénoncé un mensonge formulé sous la pression et dimanche soir, il a finalement changé de version.
"Il a modifié son précédent témoignage, dans lequel il innocentait la police " rapporte l'agence de presse egyptienne Mena. Il accuse maintenant les policiers.
L'opposition appelle au départ de Morsi
Samedi le FSN a affirmé qu'il soutenait l'appel des manifestants pour le départ du président Mohamed Morsi, alors que jusqu'à présent ses revendications portaient sur un "gouvernement de salut national" ou des amendements à la Constitution.
Samedi l'opposition a aussi réclamé que le président Morsi soit traduit en justice pour les "crimes" des forces de l'ordre dans les manifestations qui ont fait près de 60 morts depuis un peu plus d'une semaine. Dans la nuit de samedi à dimanche de nouveaux heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre autour du palais présidentiel.
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