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Egypte : un écrivain condamné à deux ans de prison pour des scènes sexuelles
L’écrivain Ahmed Naji reste en prison. Ainsi en a décidé une cour du Caire qui vient de rejeter son appel, confirmant la peine de deux ans de prison qu’il purge actuellement pour atteinte à la pudeur. A 30 ans, il paye le prix fort pour avoir décrit des scènes explicites dans son roman «L‘usage de la vie». Un livre qui parle, justement, des frustrations sexuelles de la jeunesse égyptienne.
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C’est un lecteur de la revue littéraire Akhbar al-Adab qui ouvre le feu après la publication en août 2014 d’un chapitre du roman L’usage de la vie de l’écrivain Ahmed Naji. Les extraits qui relatent des scènes d’amour explicites provoquent chez lui chute de tension et palpitations cardiaques. Il porte plainte. La justice se saisit de l’affaire. Un tribunal de première instance acquitte l’écrivain mais le parquet fait appel.
De la fiction à la prison
L’écrivain Ahmed Naji est finalement condamné à deux ans de prison ferme pour «atteinte à la pudeur» et le rédacteur en chef du magazine littéraire est condamné à une amende pour la publication des extraits. Un verdict «contraire à la Constitution qui interdit les peines privatives de liberté pour les artistes jugés pour leurs œuvres», selon son avocat.
«Atteinte à la pudeur»
Ce n’est pas le premier verdict du genre en Egypte. En janvier dernier, la productrice Rana El-Sobky a été condamnée à un an de prison pour des scènes jugées osées dans le film Regatta. Cette nouvelle affaire a suscité une vague d’indignation dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Cartoon by @doaaeladl on the arrest of Egyptian author Ahmed Naji for publishing book with explicit text. pic.twitter.com/owmcuobWen
— سلطان سعود القاسمي (@SultanAlQassemi) February 22, 2016
Mince consolation s'il en était pour un tel châtiment, son livre L’usage de la vie, qui raconte les pérégrinations d’un jeune Cairote sexuellement frustré, se vend comme des petits pains.
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