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Égypte : sixième journée de manifestation place Tahrir

La place Tahrir au Caire toujours mobilisée contre le président Morsi. Après une nuit de heurts, les forces de l'ordre à l'aube ont arrosé les manifestants et leur campement de gaz lacrymogène. Des manifestants qui reçoivent à nouveau le soutien des plus hautes instances judiciaires.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Alors que l'emblématique place Tahrir retrouve ses airs du printemps 2011, le bras de fer engagé avec le président Morsi se poursuit dans les couloirs feutrés des plus instances judiciaires du pays. Après la Cour suprême de justice la semaine dernière, c'est au tour de la Haute cour constitutionnelle et de la Cour de cassation égyptiennes de dénoncer le décret adopté par le président égyptien. La Cour de cassation a même annoncé la suspension de ses travaux, jusq'au retrait de ce décret.

Toute la nuit, police égyptienne et manifestants se sont affrontés sporadiquement dans les rues qui environnent la place, tandis que quelques centaines de protestataires y campent depuis vendredi. Des heurts qui semblent repartir de plus belle depuis que le jour s'est levé. La police a tiré des gaz lacrymogènes sur la foule encore éparse et sur les tentes de toile dressées au centre de la place. Depuis, forces de l'ordre et manifestants se regardent en chiens de faïences, comme en témoigne cette vidéo postée dans la matinée. 

Ce mardi déjà, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées au Caire et dans la plupart des 27 provinces du pays, pour protester contre la décision de Mohamed Morsi jeudi dernier de s'octroyer des pouvoirs exceptionnels. Décision "provisoire " assure-t-il, qui consiste à mettre toutes ses prochaines réformes à l'abri de tout recours en justice, jusqu'à ce qu'une nouvelle constitution soit adoptée. Le président islamiste prétend, dit-il, "protéger ainsi la révolution ". 

Morsi, "nouveau pharaon"

Pourtant, ses détracteurs n'y croient pas une seconde, et l'accusent de se comporter en "nouveau pharaon ", désirant au contraire "voler la révolution ". Les magistrats de la plus haute court de justice égyptienne eux-même ont manifesté leur colère, en appelant à al grève des tribunaux. Enfin, les États-Unis ont estimé que la situation n'était "pas claire en Égypte ". Sur son compte Twitter, l'ambassade américaine au Caire a même rappelé : "Le peuple égyptien à clairement indiqué lors de la révolution du 25 janvier qu'il en avait assez de la dictature". À bon entendeur... C'est la plus forte mobilisation d'hostilité au président Morsi, depuis son élection en juin. 

Selon le ministère de la Santé, une centaine de personnes ont été blessées ce mardi. Mais d'autres sources évoquent un bilan beaucoup plus lourd, notamment à El-Mahalla où les affrontements ont été particulièrement violents. 300 personnes y auraient blessées, dont une centaine par balles. On parle aussi de trois morts depuis le début de ces heurts. Des ambulances sont d'ailleurs postées autour de la place au cas où... 

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