Égypte : le pouvoir ne veut pas céder, la tension reste forte
La situation égyptienne ressemble de plus en plus à une véritable impasse. Ce samedi, le gouvernement égyptien a donné le bilan officiel du nombre de morts de la journée de samedi : 79. Ce qui fait un total de plus de 830 morts depuis 5 jours.
Si ce dimanche a été plus calme, des évènements ont de nouveau illustré l'imbroglio politique dans lequel est plongé l'Egypte, et dont l'issue semble s'éloigner toujours un peu plus.
> Retour sur la crise égyptienne depuis la destitution de Mohamed Morsi
Les pro-Morsi annulent des marches au Caire par "sécurité"
Quelques heures après un nouvel appel à manifester contre le coup d'Etat, dimanche 18 août, les islamistes ont annulé certaines de leurs manifestations au Caire pour "raisons de sécurité". Les organisateurs se seraient inquiétés de la présence possible de snipers dans les rues du Caire.
* Ils avaient promis neuf nouvelles manifestations, ce dimanche, sous le slogan "l a semaine du départ du coup d'Etat* " et appelé à des défilés vers 16 heures.
Plusieurs communiqués de la Coalition anti-coup d'Etat ont alors indiqué que les manifestations étaient annulées. Cela n'a pas empêché certains supporters de Morsi d'aller manifester, peu de temps après la prière.
36 morts dans une prison égyptienne
Un peu plus tard dans la journée, trente-six partisans des Frères musulmans sont morts dans une prison égyptienne, après l'intervention des policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes, mais qui auraient également fait usage de tirs à balles réelles.
C'est au cours d'une tentative d'évasion pendant leur transfert vers une prison près du Caire que les détenus ont péri dans des conditions très troubles.
Le général Al-Sissi se montre intransigeant
Avant cela, le général Abdel Fattah Al-Sissi, chef de l'armée égyptienne et nouvel homme fort du pays, avait prononcé un discours devant les leaders officiels de l'armée et de la police. Il a indiqué qu'il ne "plierait pas " face aux partisans de Mohamed Morsi. Il s'exprimait pour la première fois depuis le début de la répression.
"Quiconque imagine que la violence fera plier l'Etat et les Egyptiens doit revoir sa position, nous ne resterons jamais silencieux face à la destruction du pays", a-t-il indiqué. Toutefois, comme lors de la conférence de presse de la présidence égyptienne hier, il a tenu à rappeler qu'il y avait "de la place pour tous en Egypte ".
Un plan de sortie de crise prévu
Le général Al-Sissi a également insisté sur le fait que le recours à la violence ne serait pas toléré, et qu'il n'accepterait pas "la destruction de ce pays, qu'on terrorise son peuple et qu'on renvoie une mauvaise image aux médias occidentaux avec des combats dans les rues ".
Dans le même temps, il a informé qu'un plan destiné à mettre fin aux violences allait être proposé par le vice-Premier ministre Ziad Bahaa el Dine. Ce dernier représente la frange libérale du gouvernement, à laquelle appartenait également l'ex-vice-président Mohamed ElBaradeï, qui a démissionné mercredi, en signe de protestation contre la répression de l'armée.
Le gouvernement interdit les milices anti-islamistes
Dans le même temps, le ministère égyptien de l'Intérieur a annoncé ce dimanche l'interdiction des "comités populaires", des milices de quartiers anti-islamistes qui ont récemment essaimé en Egypte.
Ces groupes d'auto-défense sont formés en général de jeunes armés qui s'en prennent depuis plusieurs jours aux partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi.
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