Egypte : le coup d’envoi d’une présidentielle jouée d’avance
L’élection présidentielle en Egypte est la suite de la destitution de l’islamiste Mohammed Morsi, renversé en juillet 2013 par le maréchal Sissi, aujourdhui à la retraite. Cet ancien chef de l’armée est donné grand favori du scrutin et il n’a qu’un seul rival, le leader de gauche Hamdeen Sabbahi. L’ouverture du vote a été marquée par l’annonce d’une attaque, rapportée par la télévision publique, sans précision de bilan. Il était question lundi matin de l’explosion d’une bombe artisanale devant un bureau de vote de la ville d’El Mahalla El Koubra, au nord du Caire. Une attaque aussitôt démentie par le ministère de l’Intérieur.
Sissi, grand favori de la présidentielle
Il est impossible de manquer au Caire, le calendrier de la présidentielle et son issue quasi-certaine. Les affiches, avec les portraits de Sissi, couvrent les murs de la capitale de puis des mois. Pour une majorité d’Egyptiens, le favori représente la promesse d’un retour à la stabilité, après les trois années de chaos qui ont suivi la chute d’Hosni Moubarak en 2011. En 2012, la présidentielle avait vu la victoire de l’islamiste Mohammed Morsi, le premier chef de l’Etat élu démocratiquement en Egypte. Sa destitution a été suivie d’une répression visant les pro-Morsi, notamment les Frères musulmans.
Une répression cible les pro-Morsi
Depuis le 3 juillet 2013, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués. Policiers et gendarmes ont arrêté et emprisonné plus de 15.000 personnes, dont plusieurs centaines ont été condamnées à la peine de mort. A l’issue du dernier grand procès en date, le 21 mai dernier, 54 partisans de Mohammed Morsi ont été condamnés à perpétuité. Ils étaient accusés d’appartenir à un groupe "terroriste " et d’avoir participé à "des manifestations violentes ".
Lundi et mardi, 53 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Les résultats de l’élection présidentielle devraient être annoncés avant le 5 juin.
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