Egypte : le chef des Frères musulmans condamné à mort
Le tribunal égyptien de Minya a confirmé ce samedi les condamnations à mort de 183 partisans présumés de Mohamed Morsi, président islamiste destitué par l'armée. Parmi les condamnés, on trouve Mohamed Badie, guide suprême de la confrérie des Frères musulmans.
Ce verdict marque la fin d'un procès de masse mené par le juge Saïd Youssef Sabry, connu pour sa sévérité. Fin avril, il avait condamné à mort près de 700 personnes en quelques minutes.
Moins d'un quart d'heure d'audience
Ce samedi, 183 de ces peines de mort ont été confirmées dans un tribunal gardé par des blindés de la police, et des hommes des forces de l'ordre armés et masqués. Quatre peines ont été commuées en peine de prison à perpétuité, tandis que 496 accusés ont été acquittés. Fermée aux journalistes, l'audience aura duré moins d'un quart d'heure.
Les accusés devaient répondre de manifestations violences à Minya, le 14 août. Ce jour-là, 700 pro-Morsi avaient été tués au Caire par la police et les soldats. Les prévenus étaient accusés d'avoir tenté d'assassiner deux policiers, d'avoir essayé d'en tuer cinq autres, mais aussi de s'être livrés à des actes de vandalisme, et enfin d'appartenir à une organisation illégale : les Frères musulmans, déclarés "terroristes ", sont désormais pourchassés.
Les pro-Morsi visés par une répression sanglante
Depuis l'éviction et l'arrestation, il y a près d'un an du premier chef d'Etat élu démocratiquement en Egypte, Mohamed Morsi, la répression qui frappe ses partisans est sanglante. Plus de 15.000 personnes ont été arrêtées, 1.400 manifestants sont morts. Les chefs des Frères musulmans, comme Mohamed Badie, encourent quasiment tous la peine de mort, Mohamed Morsi également.
Les 183 condamnations à mort du jour devraient toutefois être annulées en appel ou en cassation, tant la procédure a été expéditive. L'un des avocats de la défence, Mohammed Tossoun, a par exemple expliqué que "les avocats n'avaient pas pu assister au procès et plaider pour leurs clients ". Amnesty International a réagi en demandant "un nouveau procès équitable pour tous les accusés et sans recours à la peine de mort ".
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