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Egypte : l'élection de Mohamed Morsi saluée, parfois avec inquiétude

C'est officiel depuis hier. Mohamed Morsi est le nouveau président égyptien. Le candidat des Frères musulmans l'a emporté avec 51,7% des voix contre 48,3% à son adversaire Ahmad Chafik, ancien Premier ministre d'Hosni Moubarak, qui était soutenu par l'armée. Une victoire saluée par la communauté internationale, même si l'arrivée d'un président islamiste en Egypte suscite aussi des inquiétudes...
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Des dizaines de milliers d'Égyptiens se sont rassemblés hier soir sur la place Tahrir, au Caire, après l'annonce de la victoire de Mohamed Morsi dans la première élection présidentielle libre jamais organisée dans le pays. "Allah akbar!" (Dieu est le plus grand), "A bas le pouvoir  militaire", ont crié les manifestants en lançant des feux d'artifice. Dans une allocution télévisée d'une demi-heure, Mohamed Morsi s'est adressé pour la première fois à son pays, dans ses nouvelles fonctions. Il a promis d'être le président de "tous les Egyptiens", en appelant à l'unité nationale et en promettant de respecter les traités internationaux signés par son pays.

Mais l'arrivée d'un islamiste au pouvoir en Egypte provoque aussi de l'inquiétude. A commencé par celle d'Israël, qui se demande, quoi qu'en dise Mohamed Morsi, si la nouvelle donne égyptienne va venir bouleverser le traité de paix qui unit les deux pays depuis plus de 30 ans. "La crainte est devenue réalité : les Frères musulmans sont au pouvoir en Egypte ", titre le quotidien de centre-droit Maariv en assurant : "Le traité de paix est mis en doute ". Dans la Bande de Gaza en revanche, les dirigeants du Hamas n'ont pas caché leur satisfaction. "La nation égyptienne n'a pas élu un président pour la seule Egypte, mais pour les pays arabes et musulmans également ", a estimé Faouzi Barhoum, porte-parole du mouvement radical palestinien.

 

 

Le renforcement des relations entre l'Iran et l'Egypte "créera un équilibre stratégique régional et fait partie de mon programme "...

De son côté, Téhéran a salué la victoire de Mohamed Morsi. "Le mouvement révolutionnaire du peuple égyptien (...) est dans la phase finale du 'Réveil islamique' qui va ouvrir une ère nouvelle au Proche-Orient ", estime le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rapporté par l'agence de presse Isna. De son côté, Mohamed Morsi n'avait pas attendu l'annonce officielle de son élection à la présidence pour déjà annoncer ses intensions quant aux relations entre l'Iran et son pays, rompues depuis plus de 30 ans. Dans une interview à l'agence iranienne Fars, il indique ainsi vouloir renforcer ces relations. Cela "créera un équilibre stratégique régional et fait partie de mon programme ", a-t-il déclaré.

Comme les capitales du monde arabe, les Occidentaux ont salué l'élection de Mohamed Morsi, tout en appelant l'Egypte à rester un "pilier de la paix dans la région ", a insisté Washington. A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé le nouveau chef de l'Etat égyptien à "tendre la main à tous les autres groupes politiques et sociaux ". En France, François Hollande a estimé qu'il importait aujourd'hui "que la transition, commencée en février 2011, se poursuive ", afin que "s'établisse en Egypte un système politique démocratique et pluraliste et un Etat de droit garantissant les libertés civiles et politiques de tous les citoyens comme des minorités ".

 

 

 

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