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Egypte : état d'urgence décrété pour 30 jours dans trois provinces

Dans un discours à la Nation retransmis à la télévision, le président égyptien Mohamed Morsi a annoncé un couvre-feu et l'état d'urgence, pour 30 jours, dans trois provinces du Canal de Suez, dont celle de Port-Saïd où les violences ont fait des dizaines de morts depuis vendredi. Il a également appelé les dirigeants de l'opposition à un dialogue national dès lundi.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Un couvre-feu pour 30 jours. Et si ça ne suffit pas, il prendra "d'autres mesures exceptionnelles" . L'heure est grave, en Egypte. Le président Mohamed Morsi a décrété l'état d'urgence dans trois provinces du canal de Suez, à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya, pour tenter d'apaiser un peu les esprits. "Je suis contre les mesures exceptionnelles mais j'avais dit que si j'y étais contraint, je le ferais pour éviter que le sang ne coule et pour protéger les citoyens. Et me voilà les imposant." L'Egypte de Moubarak a vécu 30 ans sous l'état d'urgence.

Car à Port-Saïd, de violentes manifestations ont encore éclaté ce dimanche au cours des obsèques des 37 personnes tuées samedi lors de violences. Il y a encore eu sept morts et plus de 400 blessés.

Par ailleurs, dans ce même esprit d'apaisement, il a convoqué l'opposition à un dialogue national dès lundi. Les trois dirigeants du Front du salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition, Hamdeen Sabbahi, Amr Moussa et Mohammed ElBaradei, ont été conviés entre autres à ce dialogue à 18h locales.

Nouvelles manifestations

L'annonce de l'état d'urgence a provoqué de nouveaux rassemblement, à Ismaïliya, où près de 200 personnes sont descendues dans les rues. 

Les militants des droits de l'Homme estiment que l'état d'urgence va conférer de vastes pouvoirs à la police, pour procéder à des arrestations.

Les Frères musulmans ont accusé régulièrement par le passé l'ancien président Hosni Moubarak d'utiliser l'état d'urgence pour étouffer toute opposition et emprisonner les membres de la confrérie sans procès équitable.

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