Egypte : des manifestants incendient des bâtiments publics à Port-Saïd
Port-Saïd entame sa troisième semaine de violences. Un bâtiment du siège des services de sécurité était en flamme lundi, ainsi que celui du gouvernorat, alors que les violences entre manifestants et policiers se poursuivent, au lendemain de nouveaux heurts meurtriers. Dimanche, selon un bilan actualisé, six personnes sont mortes dans les affrontements, dont trois policiers.
Les violences avaient éclaté dimanche, suite à une décision du ministère de l'Intérieur de transférer une quarantaine de prisonniers, dans l'affaire d'un drame autour d'un match du football. En février 2012, une bousculade avait fait 74 morts en marge d'un match, et depuis, les manifestants contestent le maintien en détention de dizaines de personnes, dont 21 ont été condamnées en janvier à la peine capitale.
Des dizaines de milliers de personnes aux funérailles des trois victimes civiles
Cette décision avait provoqué la colère de la rue, et ne faiblit pas depuis. Les manifestants rejettent l'autorité du pouvoir islamiste et appellent à la désobéissance civile. Depuis janvier, la police n'est plus présente dans la rue, mais reste retranchée dans les commissariats. Des dizaines de chars de l'armée ont été déployés dans les rues. Selon des témoignages recueillis par Vanessa Descouraux, correspondante de France Info, police et armée échangent même des tirs.
Les funérailles des trois victimes civiles de dimanche, dont un jeune étudiant de 17 ans, avaient lieu lundi. Des milliers de personnes y ont participé, scandant des slogans hostiles au président islamiste Mohamed Morsi.
La ville de Port-Saïd, située à l'extrémité nord du canal de Suez, est également affectée depuis trois semaines par une grève générale. Des heurts entre policiers et manifestants se sont aussi produits au Caire dans la nuit de dimanche à lundi, près de la place Tahrir.
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