Egypte : cinq morts dans les affrontements au Caire entre partisans et opposants au président Morsi
Ce mercredi, les partisans de Mohamed Morsi ont manifesté à l'appel des Frères musulmans pour soutenir le président égyptien. Ils ont chassé les opposants qui campaient devant le palais présidentiel. Les pro-Morsi scandaient "le peuple veut nettoyer la place" et "Morsi est légitime" . Des heurts mineurs avaient opposé les deux camps en milieu d'après-midi avant une agravation de la situation.
En début de soirée, les deux camps ont commencé à s'affronter avec des cocktails molotov et des pierres. Des voitures ont été incendiées et des tirs entendus selon des journalistes présents sur place. Des riverains ont tenté de dresser des barricades. Dans un communiqué publié jeudi matin, le ministère de la Santé fait état de cinq morts dont quatre par balles, et 350 blessés.
"Le régime perd sa légitimité"
Par ailleurs, des locaux des Frères musulmans ont été incendiés dans le nord-est du pays. Les frères musulmans ont demandé à tous les manifestants de se retirer des abords du palais présidentiel. En signe de protestation face à la situation, quatre conseillers du président ont donné leur démission.
L'opposant Mohamed ElBaradei a fait porter au président égyptien Mohamed Morsi la responsabilité des violences. "Le régime perd sa légitimité jour aorès jour" , a expliqué Mohamed ElBaradei.
Depuis mardi soir, des opposants au président campaient devant le palais. Ils avaient installés des tentes à l'issue d'une importante journée de manifestation pour dénoncer la dérive autoritaire du régime égyptien. Au cœur de la contestation, le décret pris le 22 novembre dernier par Mohamed Morsi élargissant considérablement ses pouvoirs.
Le référendum "à la date prévue"
Les manifestants protestent également contre le projet de nouvelle Constitution adopté la semaine dernière. Le texte renforce les dispositions faisant de la charia – la loi islamique – le fondement de la loi. Un référendum se tiendra sur le sujet le 15 décembre prochain.
Au même moment le vice-présiedent a confirmé que le référendum se tiendra bien "à la date prévue" . Il a par ailleurs demandé à l'opposition de mettre par écrit ses critiques contre certains articles expliquant ensuite que c'était "une idée personnelle et non une initiative officielle".
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