Don d'organe pour les enfants: accord des députés
Les députés japonais ont voté jeudi un amendement autorisant le don d'organe pour les enfants, interdit dans l'archipelLes députés japonais ont voté jeudi un amendement autorisant le don d'organe pour les enfants, interdit dans l'archipel
Le texte, qui doit encore être examiné par les sénateurs, devrait être promulgué dans la mesure où les députés ont le dernier mot en cas de conflit entre les deux chambres du Parlement.
La législation interdit le don d'organe pour les moins de 15 ans, ce qui empêche de nombreux enfants de recevoir une transplantation, au désespoir des familles.
Ces dernières se rendent du coup à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, pour une opération souvent payée à prix d'or. Le coût d'une greffe cardiaque y dépasse par exemple le million de dollars.
L'amendement voté par les députés abolit en outre le système du "double consentement", selon lequel un donneur potentiel doit avoir spécifié son intention par écrit et la famille également donner son accord. Le texte prévoit qu'en l'absence de document écrit, une personne est considérée par principe comme donneuse potentielle, sauf si la famille s'y oppose.
Les députés ont également précisé qu'un individu prononcé en "mort cérébrale" était considéré comme mort aux yeux de la loi. Le concept de mort cérébrale est controversé au Japon, où certains entretiennent, souvent à dessein, le flou avec le coma végétatif, ce qui dissuade les familles d'autoriser un prélèvement d'organes sur le corps de leur proche.
Plus de 12.000 patients attendent de recevoir un don d'organes dans l'archipel, où pourtant 10.000 personnes sont déclarées chaque année en mort cérébrale. Seules 81 greffes ont été pratiquées au Japon depuis l'adoption d'une loi sur les transplantations d'organes en 1997, contre plusieurs milliers chaque année aux Etats-Unis et plusieurs centaines dans les pays européens.
Les contraintes de la législation actuelle ont coûté la vie à des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes depuis, selon les partisans de la réforme.
Cette réforme débattue depuis des années a été accélérée par la volonté de l'Organisation mondiale de la santé de mettre un terme au "tourisme des greffes". L'OMS a prévu de recommander au début 2010 que les opérations soient effectuées dans le pays du donneur et du receveur. Si cette décision est suivie d'effet, elle empêcherait les Japonais d'aller à l'étranger pour se faire greffer. L'Australie, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont déjà annoncé qu'elles refuseraient à l'avenir les patients japonais pour les transplantations.
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