Des milliers de marcheurs sur les traces du génocide de Srebrenica
La marche "pour la paix" a lieu chaque année sur les lieux du génocide depuis 2005, chaque 10 juillet. Avant elle se tenait en Suisse et se terminait sous les fenêtres des institutions de l’ONU dans la capitale helvétique. Les organisateurs ont souhaité qu’elle prenne le chemin inverse de la terrible colonne de 1995, pour symboliser le retour. Elle part donc de l’ancienne zone de front de l’armée bosniaque pour arriver à Srebrenica. Le nombre de participants a atteint un record cette année, venant de Bosnie pour la plupart, mais aussi de Suisse, de France, de Slovénie ou des Etats-Unis.
Les environs de Srebrenica, où ont eu lieu les massacres, constituent une zone de moyenne montagne jadis très appréciée des touristes. Ville thermale avec de nombreuses sources, elle en attirait plus de 50.000 par an avant la guerre et abritait 37.000 habitants, à 75% musulmans. Aujourd’hui, elle ne compte plus que 5.000 à 6.000 habitants, dont 4.000 Serbes. Les thermes sont fermés. Le gouvernement de la République serbe de Bosnie, entité autonome créée par la guerre et reconnue par les accords de Dayton, s’est opposé à un projet de réhabilitation des sources. L’économie de la ville est au point mort.
Durant son parcours, la marche est passée devant plusieurs anciennes fosses communes, indiquées par des panneaux explicatifs noirs. On en a compté 96 en relation avec le génocide de Srebrenica. Les corps ont souvent été transportés et morcelés d’une fosse à l’autre pour tenter de brouiller les pistes. Ce qui rend l’identification des victimes compliquée.
La marche est arrivée en fin d’après-midi au mémorial de Potocari, dans la vallée sur la route de Srebrenica. Il contient déjà plus de 6.000 tombes de victimes identifiées. C’est là que vont se tenir les cérémonies officielles ce samedi, avec notamment la prise de parole de Bil Clinton, l’ex-président américain, artisan des accords de pais de Dayton, qui ont mis fin à la guerre en Bosnie. Il avait déjà inauguré le mémorial en 2003.
136 victimes identifiées dans le courant de l’année vont être enterrées aujourd’hui. Les familles et les proches ont pu s’incliner une dernière fois hier sur les cercueils drapés de vert, exposés dans un hangar proche du mémorial.
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